L’aide financière aux études (AFE) finance ma scolarité, sous forme de bourses et de prêts, depuis près de cinq ans. Pour l’année scolaire 2019-2020, je recevrai environ 15 000 $.

Étant en fin de parcours de mon cheminement scolaire, je voulais prendre le temps de remercier dans cette lettre ouverte celles et ceux qui, de près ou de loin, rendent possible l’attribution de fonds aux personnes désireuses d’entreprendre des études supérieures. Qu’il s’agisse des citoyens par l’intermédiaire de leur contribution fiscale, ou des fonctionnaires à l’AFE, c’est tout un système de redistribution de richesse que j’aimerais saluer.

Cet argent aura permis au jeune homme que je suis d’utiliser son plein potentiel pour se réaliser en tant que citoyen, étudiant et futur travailleur.

À ce titre, j’aimerais prendre le temps d’expliquer en quoi un système de financement tel que le nôtre est primordial pour la consolidation et la pérennisation d’une société québécoise juste et équitable.

Un état d’esprit plus serein

Les questions financières, lorsqu’elles concernent l’incertitude et la précarité monétaire, inhibent de façon systématique les potentialités de l’individu. Une dette étudiante trop élevée ou une insuffisance de liquidité installent une préoccupation constante dans l’esprit des principaux concernés. Cette dernière peut se manifester par l’incapacité de combler ses besoins de base comme (bien) s’alimenter ou se loger décemment.

Le fait d’avoir un stress permanent au regard des soucis financiers ne permet pas de se consacrer pleinement aux facteurs contributeurs de notre réussite.

Le système d’attribution de bourses de l’AFE participe à la mise en place d’un cadre propice à la pleine émancipation d’une frange de notre jeunesse québécoise, qui sans cet outil vivrait un quotidien sans doute plus tumultueux, en raison d’une situation socio-économique défavorable.

De surcroît, les bourses offertes permettent de minimiser l’endettement étudiant, qui est en ce début de nouvelle décennie un enjeu fort préoccupant pour les étudiants eux-mêmes, mais aussi pour son rôle joué dans le système financier et le déséquilibre éventuel provoqué par sa masse critique.

La santé psychologique chez la communauté étudiante

Le 19 novembre 2019, l’Union étudiante du Québec a présenté les résultats de son étude panquébécoise sur la santé psychologique étudiante. Le constat est alarmant : environ 58 % des étudiants présentent des symptômes de détresse psychologique. Il est également mentionné dans le document de 69 pages que la précarité financière est un facteur individuel « prédicteur de la détresse psychologique, des symptômes dépressifs et de l’épuisement émotionnel, et ce, tous cycles confondus ». Le fait d’avoir des politiques publiques qui traitent de ce sujet est alors primordial.

La société québécoise est historiquement progressiste. Un système de prêts et bourses tel que le nôtre est un exemple de solidarité, d’entraide et illustre l’importance de la répartition de la richesse au sein des communautés. Par cette lettre, je voulais dire merci et démontrer l’impact tangible que peut avoir la contribution fiscale du citoyen tout en expliquant la nécessité du maintien d’un tel programme pour notre jeunesse.

Merci.

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