Je suis remplie à la fois d’inquiétude et d’admiration pour tous ces héros de l’ombre qui œuvrent avec dévouement et ténacité dans les CHSLD, notamment dans les unités protégées ou prothétiques. Je fais référence aux auxiliaires, préposés, infirmières auxiliaires et diplômées.

Jour/soir/nuit, le personnel soignant doit avoir une patience d’ange et un moral d’acier. Depuis tant d’années, de gouvernement en gouvernement, aux soignants en CHSLD, on fait miroiter de vaines promesses ! Néanmoins, leurs perspectives restent inchangées. On n’arrive pas à garantir aux soignants une rémunération à la hauteur de leur ardeur et compétence ni à reconnaître pleinement autant leur besoin en perfectionnement que le lourd fardeau reposant sur leurs épaules, au détriment de leur santé, au risque de blessures, d’agressions verbales ou physiques. En outre, ils sont parfois la cible des critiques des familles insatisfaites.

À force de courber l’échine, de se plier aux heures supplémentaires, d’œuvrer en sous-effectif, leur moral flanche.

Soumis à une omerta qui perdure, les soignants encaissent comme si l’accompagnement d’âmes en peine, déboussolées, comportait toujours un risque calculable, constamment maîtrisable, alors qu’en réalité, c’est souvent en l’absence de renfort suffisant qu’ils en viennent à s’épuiser, voire à craquer. À leur corps défendant, ils deviennent en quelque sorte les complices de l’inacceptable dans une société dite progressive.

Monsieur le premier ministre Legault, vous qui préférez les emplois payants pour bien faire rouler notre économie, comme nous entamerons la troisième décennie du XXIe siècle, n’est-il pas temps de privilégier la juste reconnaissance du labeur ainsi que des vastes responsabilités de ceux et celles qui prennent soin de nos aînés en perte d’autonomie ? Ne sont-ils pas aussi importants que nos médecins ?

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