Cette fameuse phrase historique a littéralement tapissé le divan ou le mur d’un paquet de personnes autour de 2010. Les coussins de tante Ginette, le mur de la fille revendicatrice du cégep du Vieux et même la tasse à café du boss des ventes d’un dealer de char. On a même eu droit à des versions glamour avec des variantes pour aller sur des coupes à vin, des t-shirts et j’en passe.

Ce slogan, à l’origine, c’est le gouvernement britannique qui l’a sorti en 1939 à l’aube de la Seconde Guerre mondiale. Le 3e Reich et Adolf Hitler étaient en pleine expansion et ce n’était qu’une question de temps avant que l’Europe au complet n’entre en guerre.

Ne pas paniquer. Continuer d’avancer. La vie doit continuer même si des temps incertains sont en avant de nous. On est forts, on est unis, on est résilients. Le gouvernement implore ses citoyens d’aller de l’avant même si le danger les guette.

Le gouvernement savait qu’il allait devoir demander des sacrifices à son peuple, et ces sacrifices seraient de la première importance pour assurer la survie de l’ensemble.

Arrive le 7 septembre 1940. Le blitz de l’aviation allemande a commencé sur Londres. Londres sera bombardée 56 jours sur les 57 suivants. Les infrastructures sont en ruines, les morts et les blessés font surface, et les sirènes antiaériennes sont rendues une partie intégrante du quotidien des Londoniens.

Une des premières mesures que le gouvernement a mises en place était super banale : il a arrêté d’illuminer la ville. En fait, il a demandé au pays au complet de rester dans l’obscurité une fois le soir venu. En agissant de la sorte, les communautés rendaient la tâche beaucoup plus difficile pour les bombardiers allemands de viser correctement durant leurs raids aériens sur la Grande-Bretagne.

Cette stratégie a fonctionné à merveille. Elle a fonctionné parce que tout le monde s’y soumettait et acceptait l’obscurité comme étant un mal nécessaire pour la survie de la nation.

Imaginez maintenant ce qui aurait pu arriver si on avait eu des personnes anti-obscurité. Si on avait eu des gens qui décidaient d’allumer leurs lumières parce qu’ils étaient tannés de se cogner le pied sur la table du salon. Si on avait eu des gens qui allumaient leur lumière tous les soirs parce qu’ils ont vu leur voisin allumer une lampe une fois. Si on avait eu des gens qui décidaient d’allumer leur sapin de Noël parce qu’ils voulaient se mettre dans l’esprit des Fêtes…

En ce moment, on est dans l’obscurité de la COVID-19. La longue nuit s’achève enfin avec l’arrivée des vaccins et le relâchement du confinement qui va suivre. On est à quelques minutes de l’aube après une longue guerre planétaire avec un ennemi invisible. J’attends le lever du soleil avec autant d’impatience que n’importe qui. Je trouve juste qu’il commence à faire clair pas mal, et cette lumière-là ne vient pas nécessairement du ciel…

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