Les artisans du Musée des beaux-arts de Montréal sont au cœur de son succès

Ma famille et moi avons eu l’immense privilège de nous associer il y a 13 ans déjà au Musée des beaux-arts de Montréal lors de la construction du pavillon qui porte le nom de mes parents et qui abrite la splendide salle de concert que je porte dans mon cœur et que je soutiens avec enthousiasme par l’entremise de ma fondation, Arte Musica, qui est en résidence au Musée.

Le succès retentissant du Musée et l’immense estime populaire dont il bénéficie aujourd’hui sont l’œuvre d’une cohorte d’employés compétents et engagés animée depuis une quinzaine d’années par sa directrice, Nathalie Bondil, dont le dynamisme, l’ouverture d’esprit et les talents de communicatrice ne sont un secret pour personne. Nous lui devons beaucoup. Elle aura marqué son époque, comme d’autres l’auront fait avant elle. Nous n’avons qu’à penser à l’ouverture du pavillon de la Paix et aux ateliers éducatifs financés par Michel de la Chenelière. Elle aura su conquérir le cœur des Montréalais et des Québécois.

Malheureusement les dernières années auront été marqué à l’interne et à l’abri des regards, par une lente mais constante dégradation du climat de travail. Plusieurs employés au fil des ans ont partagé avec moi, sous le sceau de la confidentialité, leurs frustrations, leurs inquiétudes et parfois même leur colère. J’ai pris acte, avec consternation, de nombreux départs volontaires d’employés compétents ayant accumulé parfois de longues années de bons et loyaux services.

Manifestement, Nathalie n’aura pas su entendre ces voix discordantes que nul pourtant ne pouvait ignorer.

Aujourd’hui le mal est fait. Cette crise aurait pu être évitée, mais en la déplaçant sur la place publique pour des raisons personnelles, Nathalie aura sans doute fragilisé le Musée qui, rappelons-le, doit aussi son succès au soutien de ses bienfaiteurs. L’argent est frileux, ne l’oublions pas. Aurais-je consenti à associer ma famille au Musée lors de la construction du Pavillon d’art canadien et québécois dans un contexte de pareille tension ? Poser la question est y répondre.

Dans les circonstances, j’appuie pleinement le conseil d’administration et son président qui ont pris une décision réfléchie et courageuse pour le bien du Musée des beaux-arts de Montréal. La décision de ne pas renouveler le contrat de Nathalie Bondil s’imposait.

Ma famille et moi poursuivrons notre association avec le Musée avec la même détermination et confiants dans l’avenir. Je resterai un ambassadeur convaincu et passionné.

J’aurais souhaité voir Nathalie quitter le Musée par la grande porte, elle le méritait. Elle aura choisi un autre chemin.

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