La situation dans laquelle nous sommes actuellement porte à réfléchir.

Voilà une tautologie en bonne et due forme. Les articles foisonnent dans les médias. Des articles informatifs – à la tonne – bien sûr, mais aussi des articles dans lesquels les auteurs tentent d’extrapoler des leçons de vie ou d’attribuer des desseins à mère Nature. Et pourquoi pas ? En effet, des situations comme celles-ci ouvrent les yeux et présentent des occasions à l’homme de prendre du recul et de tenter de comprendre le pourquoi et le comment pour assurer un avenir meilleur. C’est dans sa nature.

Bien sûr, il va sans dire que c’est une période d’une tristesse insondable, des milliers de morts plongeant les proches des victimes dans une tristesse abyssale. Des personnes, enfants et adultes, au système immunitaire faible qui sont dans un danger imminent incessant ou encore des peuples n’ayant pas les ressources sanitaires pour se protéger adéquatement. Le premier foyer d’intérêt est centré sur ces aspects de la crise, et assurément sur la mise en œuvre des moyens et mesures pour tenter de permettre à la COVID-19 de faire le moins de dommages possible.

Cela dit, parce que de toute situation donnée, peu importe à quel point elle est abominable, nous pouvons tirer des réflexions substantielles, voici ce que la situation de la COVID-19 inspire chez moi, comme réflexion, mis à part bien sûr l’envie sporadique relativement fréquente et vertigineuse de ligoter mes enfants avec du Tuck Tape pour pouvoir lire un livre… en paix !

Ironiquement, le monde n’a jamais été aussi harmonieux, mais comprenons-nous bien, je parle ici d’un niveau fondamental. Je ne parle pas, évidemment, d’harmonie au niveau des avoirs ou de situations financières, par exemple. Ça, ce n’est pas très harmonieux, je vous l’accorde. J’évoque ici quelque chose de plus essentiel : l’harmonie au niveau de nos inquiétudes les plus fondamentales, de ce qui, à la fin, importe le plus. De survivre.

Nous sommes en symbiose. Tous les pays autour du globe ou d’un bout à l’autre du plan à deux dimensions (pour ceux qui croient obscurément que la Terre est plate) sont dans la même situation.

En temps « normaux », nous avons tous nos problèmes respectifs, nos combats, nos situations particulières d’un pays à l’autre, d’une province ou d’un État à un autre. Mais en ce moment, nous menons tous le même combat. Un combat qui unit littéralement la Terre entière.

C’est pendant ces moments qu’on saisit réellement à quel point, au fond, nous sommes tous pareils et avons les mêmes besoins fondamentaux. Quand viennent l’éducation, la politique, les débats sur la polygamie ou les combats sur l’égalité des sexes, sur la reconnaissance d’élèves à besoins particuliers, sur la légalisation des mariages entre personnes homosexuelles, la liste est longue. Nos systèmes divergent d’un pays à un autre, nos besoins diffèrent, les combats qu’on mène ne sont pas universels, ils sont locaux, provinciaux, nationaux. Chaque société mène ses propres batailles perpétuellement. Elles n’ont pas les mêmes réalités, donc pas les mêmes besoins.

En cette période de crise, le monde entier revient à l’essentiel.

Sur les réseaux sociaux, tous les humains de la planète se battent pour la même chose. Il y a une convergence des inquiétudes et des besoins qui surpassent ceux qui, habituellement, nous divisent et c’est assez exceptionnel de voir cela.

L’empathie qu’on porte les uns envers les autres semble s’étendre au-delà des frontières, car la situation fait en sorte que nous sommes tous touchés par une même corde sensible peu importe le statut social ou la nationalité, entre autres. On a tous les mêmes consignes à suivre avec le même objectif en tête. On est tous sur la même longueur d’onde, nous vibrons tous sur la même fréquence, les divergences sociétales semblent moins importantes.

C’est paradoxalement beau d’être témoin d’une situation dans laquelle l’universalité de la population sur Terre est en symbiose, en harmonie, menant la même bataille, voyageant dans l’univers sur le vaisseau qu’est la Terre, vers un but commun.

Les consignes qu’on donne aux Québécois pour mener le combat sont exactement les mêmes qu’on donnerait à un Chinois, un Italien, un Portugais, etc. La nationalité n’importe plus dans les moyens et les actions que l’on doit faire individuellement. Ironiquement, les frontières entre les nations sont maintenant fermées physiquement, et ce, dans plusieurs pays du monde. Cependant, les frontières imaginaires qui séparent normalement ces mêmes nations et leurs cultures, leurs croyances et leurs valeurs semblent s’ouvrir et s’entrelacer pour devenir une seule et unique nation, celle de l’homo sapiens en guerre contre un dénominateur commun à toutes les nations du monde : la COVID-19. 

On dit que les batailles que traverse un couple rendent ledit couple plus fort, plus résistant. Pour le meilleur et pour le pire, comme on dit. Il reste maintenant à voir si cette loi relationnelle s’appliquera aussi à la relation entre les êtres humains en général, lorsque la poussière sera retombée… Serons-nous ensemble, un peu plus unis, pour le meilleur et pour le pire ?

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