J’ai le bonheur d’avoir sept petits-enfants âgés de 1 à 11 ans. À Noël, je les observais heureux, enjoués, insouciants.

À moins d’une malchance, ils seront encore vivants en 2100. Mais quelle sera leur vie d’ici là ? Je m’inquiète pour eux… leur avenir ne ressemblera pas à notre passé.

Depuis mon enfance, notre niveau de bien-être s’est beaucoup amélioré. Ma conjointe, jeune septuagénaire originaire de la Gaspésie, faisait ses devoirs à la chandelle. Aujourd’hui, on peut se lever à Montréal et se coucher à Pékin.

Ces progrès ont eu un coût dont nous commençons à réaliser l’ampleur. Coût tellement élevé qu’il pourrait rendre notre planète inhabitable.

Depuis une vingtaine d’années, les catastrophes dues aux changements climatiques se multiplient. La dernière en liste, les incendies en Australie : un territoire en feu, grand comme le Nouveau-Brunswick, avec 27 personnes et 1 milliard d’animaux morts jusqu’à maintenant ! Coïncidence : l’Australie produit 85 % de son électricité à partir du charbon, énergie fossile forte émettrice de GES. Elle se classe au 51e rang sur 56 pays pour ses efforts en environnement…

L’Australie, c’est loin. Nous ne sommes pas épargnés pour autant. Chez nous, ce sont plutôt des inondations catastrophiques. Dans ma Beauce natale, des inondations, il y en a depuis des lunes, mais jamais il n’avait fallu démolir 210 maisons comme à Sainte-Marie. Ou une soixantaine à Sainte-Marthe-sur-le-Lac. Quelques années avant, c’était les inondations sur le Richelieu. Et personne n’a oublié le verglas de 1998 qui a touché 1 million de personnes. Pour moi et les miens, ce fut 17 jours sans électricité ni chauffage d’appoint. Les catastrophes augmentent en nombre, en intensité et en coûts de toute nature.

La planète est atteinte d’une forme de fièvre. Entre 1948 et 2016, le climat au Canada s’est réchauffé de 1,7 degré, soit deux fois plus que le taux mondial.

Mes petits-enfants ne connaîtront jamais les hivers de ma jeunesse où l’on faisait une patinoire vers la mi-novembre.

Et c’était le plaisir jusqu’à la fin mars. Cette absence complète d’équité intergénérationnelle me rend triste !

Certains points de bascule sont presque atteints. Tout peut arriver après ! La planète est en train de plonger vers le chaos et la désolation. Malgré l’avis répété des scientifiques, beaucoup croient que notre Titanic ne peut couler !

Les premiers signaux d’alarme donnés il y a une trentaine d’années ont eu peu d’effets. La situation est d’autant plus difficile à redresser aujourd’hui. D’urgence, nos gouvernements doivent agir. La bonne volonté individuelle et collective ne suffit pas.

Parler de choses difficiles

Il faut accepter de parler de choses difficiles. Il y a un coût à l’action. L’inaction coûtera beaucoup plus cher ! Il faut repenser l’économie. La création d’emplois et l’accroissement du PIB ne peuvent plus être les premiers critères d’acceptation d’un projet. Surtout dans l’embellie économique actuelle. Les industries polluantes ne doivent plus être le moteur de développement de notre société. Les élus ont à réglementer davantage. Le pollueur doit être le payeur.

Messieurs Trudeau et Legault, vous êtes dans la cabine de pilotage. Votre responsabilité est grande. Il faut des gains dès aujourd’hui pour atteindre les objectifs de 2030 et de 2050. Je vous souhaite le bonheur d’avoir un jour des petits-enfants. Mais faites que ceux-ci vivent dans un monde d’espoir. Faites qu’ils aient le goût d’avoir à leur tour des enfants.

Ces derniers jours, en l’absence de ses parents, je conduisais mon petit-fils de 6 ans à l’école. Comme j’empruntais un trajet un peu plus long, mais qui m’était plus familier, mon petit-fils m’a lancé : « Papy, tu ne prends pas le chemin le plus court, c’est pas bon pour l’environnement ! »

Greta aura de la relève. Source d’espoir malgré tout !

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