En réponse au texte de Yanick Labrie, « Une mauvaise prescription », publié le 27 juillet

L’économiste de l’Institut Fraser, Yanick Labrie, fait fausse route dans sa lettre ouverte publiée dans La Presse en déclarant que le régime public québécois d’assurance médicaments est le système idéal.

Pire, ses déclarations offensent presque 10 % de Québécois qui ne prennent pas leurs médicaments pour des raisons financières et leur nombre va en grandissant. Entre 2013 et 2016, ce taux est passé de 5 % à 9 %.

Le Canada est le seul pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) à avoir un système de santé public qui n’inclut pas une couverture universelle pour les médicaments d’ordonnance.

Actuellement, le Québec a une forme hybride d’assurance médicaments : une partie de la population est couverte par le régime public ; et l’autre, par divers régimes privés. Ce régime hybride crée plusieurs problèmes et injustices.

Le régime hybride ne correspond plus à nos besoins collectifs, notamment en raison des problèmes d’accessibilité, d’équité et de contrôle des coûts.

Le coût des médicaments au Québec est parmi les plus élevés des pays de l’OCDE.

Les médicaments d’ordonnance devraient être gratuits, accessibles à tous et considérés comme une composante du système public de santé. C’est d’ailleurs le thème de la campagne en faveur d’un régime public « La pièce manquante », lancée conjointement par la FTQ et la CSN il y a un an.

Les sondages indiquent d’ailleurs qu’une forte proportion de la population est d’accord avec la mise en place d’un seul régime public d’assurance médicaments. Ce taux d’approbation a été établi à 88 % par la firme Environics Research en février 2019 et à 91 % par Angus Reid en 2015.

Ordonnance fédérale

Un régime fédéral entièrement public viendrait résoudre ces problèmes à l’avantage des patients, comme l’a souligné un rapport d’expert publié en juin dernier. En effet, le rapport Hoskins recommande de mettre en place un régime d’assurance médicaments national universel, public et à payeur unique. Il préconise que le régime national soit administré par les provinces et les territoires et régi par une nouvelle loi fédérale.

Le gouvernement fédéral doit mettre en place un régime national d’assurance médicaments entièrement public. Ce sujet devra se retrouver au centre des enjeux qui animeront les prochaines élections fédérales.

Notre santé en dépend !

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