Voilà plus de 30 ans que mes parents sont ensemble. Ils se sont rencontrés à un carrefour de leurs vies. Elle, une mère à temps plein d’un petit Nicolas d’à peine 6 ans. Lui, un jeune veuf avec, accroché à son cou, une fillette à l’aube de ses 5 ans (moi !) et un François-Xavier Jr d’à peine 3 ans. Il y a plus de 30 ans, ils se sont constitué un couple, puis une famille. Atypique peut-être, mais certes plus solide que bien des maisonnées liées par le sang.

Leur union a permis de créer une fratrie unie, de donner une mère dévouée et aimante à deux orphelins et une figure paternelle présente, stable et rassurante à un petit bonhomme qui en avait bien besoin. Leur rencontre leur a donné une occasion d’aimer et d’être aimés de nouveau.

Il y a plus de 30 ans, la vie leur a donné une deuxième chance. Ils nous ont donné une deuxième chance.

Notre famille a fleuri. Comme dans bien des clans, ses fleurs se sont présentées sous forme de voyages mémorables, de fous rires innombrables, de chicanes et de raccommodages, de grands et de petits moments. Ces fleurs qui ont parsemé le parcours de nos vies ont fini par donner des fruits. Elliot, Eva et Léon, trois petits-enfants, hauts comme trois petites pommes.

PHOTO FOURNIE PAR L’AUTEURE

Elliot, Léon et Eva, la plus grande fierté des grands-parents.

Depuis le premier jour de leur existence, ils constituent la plus grande fierté de mes parents. Ils se réjouissent tant de pouvoir les voir grandir et de semer en eux quelques perles de sagesse et de folie, ces perles dont seuls les grands-parents ont le secret.

Les ravages du diabète

La maladie a bien failli être un frein à cette aventure de la grand-parentalité. Le diabète fait des ravages depuis plusieurs années chez mon père. Après quatre ans, la dialyse péritonéale arrivait à sa fin de vie utile. Une greffe était complexe vu les enjeux de santé du patriarche, mais nécessaire pour lui assurer une qualité de vie.

Vous voyez le scénario…

Presque 32 étés jour pour jour après leur rencontre, nous avons eu la preuve ultime que la compatibilité de mes parents ne se limitait pas aux plans affectif et familial. Le 11 juillet dernier, mes parents ont été liés par le sang, mais surtout par les reins.

Le 11 juillet dernier, la vie leur a donné une troisième chance. Ils nous ont donné une troisième chance.

Nous avons toujours senti que la rencontre de mes parents n’était pas fortuite. Que l’univers avait en quelque sorte conspiré à les mettre sur le chemin l’un de l’autre. Une fois pour élever trois enfants à l’ombre de leur amour. Une autre pour vieillir auprès de leurs petits-enfants, la plus belle saison de leurs vies. De nos vies.

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