En réponse au texte de Roger La Roche « Il est temps de passer à l'action », publié dimanche dernier

L’idée de redonner vie à la Place des Nations, lieu phare de l’Expo 67, est certainement fort intéressante, d’autant plus qu’elle s’inscrit dans l’aménagement tant attendu d’une promenade riveraine et de la pérennisation de la Biosphère. 

Toutefois, pour y avoir déjà organisé plusieurs spectacles et y avoir lancé le Festival international de jazz de Montréal il y a 40 ans, j’aimerais rappeler pourquoi cette place fut rapidement abandonnée pour la présentation de spectacles.

Il serait illusoire selon moi de vouloir la réhabiliter dans le but premier de garder son ancienne vocation d’amphithéâtre.

N’oublions pas que la belle situation de ce lieu est paradoxalement problématique pour les arts de la scène : la Place des Nations s’avance en plein milieu du fleuve sur la pointe sud-ouest de l’île Sainte-Hélène. Le lieu est magnifique, mais exposé en permanence aux grands vents qui nuisent à la sonorisation des spectacles et au bien-être des spectateurs comme des artistes.

La scène se trouve par ailleurs directement sous le pont autoroutier menant au Casino de Montréal, provoquant un ballet incessant de phares de véhicules qui nuisent au spectacle, sans compter le bruit des camions et des autobus ainsi que les nuées saisonnières de mannes et autres insectes…

C’est pourquoi nous avons rapidement déménagé nos projets d’évènements culturels ailleurs, comme tous les autres promoteurs qui ont utilisé la Place des Nations pour des spectacles. 

En espérant que ce témoignage puisse être utile aux responsables municipaux afin qu’ils puissent donner une vocation récréative et culturelle différente à ce lieu historique – par ailleurs fort bucolique – sans dépenser inutilement des fonds publics pour lui redonner sa fonction d’amphithéâtre en plein air.

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