Pauline Marois a annoncé cette semaine qu'un plan d'action pour promouvoir la souveraineté sera soumis au prochain conseil national du PQ. Ce plan d'action sera composé d'une campagne de communication d'importance assumée par le parti et un certain nombre d'initiatives reliées à la gouvernance souverainiste. Il était temps!

Même minoritaire, le gouvernement péquiste a la légitimité nécessaire pour prendre des initiatives sur sa première raison d'être. Plusieurs souverainistes s'attendaient d'ailleurs à ce que, dès son élection, le nouveau gouvernement bouge sur cette question et présente à l'ensemble du mouvement souverainiste un plan de match prometteur, rassembleur. Il n'est pas trop tard!

Il y a actuellement un éparpillement dans le mouvement souverainiste qui n'est pas sain. Ce n'est pas tant le nombre d'organismes prônant le projet de pays qui fait problème, mais la multiplication des plans d'action qui sollicite beaucoup d'énergie et qui se concurrence plutôt que de se compléter. Car il ne faut pas l'oublier, ce sont les mêmes militants qu'on divise au lieu de rassembler.

Le Parti québécois a une responsabilité historique d'agir comme ciment du mouvement. Le plan d'action devra donc s'adresser non seulement aux membres du Parti québécois, mais aussi à l'ensemble des souverainistes.

L'aspect communication du plan pourrait très bien s'y prêter. Il y a déjà beaucoup d'initiatives pour communiquer l'argumentaire souverainiste aussi bien de la part d'individus que de regroupements. Il faudra chercher à les intégrer avec souplesse à l'ensemble de la campagne et utiliser leurs réseaux pour aller rejoindre l'ensemble de la population.

La première ministre a aussi parlé d'une stratégie pour rapatrier des compétences qui sont actuellement à Ottawa. Reporter les revendications liées à de nouveaux pouvoirs serait une erreur. Cette stratégie ne sera pas publique et cela se conçoit bien. Mais il ne faut pas oublier que l'appui de la population va être déterminant dans le rapport de force à créer avec le gouvernement conservateur et que Pauline Marois doit profiter de cela pour mieux faire comprendre sa gouvernance souverainiste. Il faudra donc que les intentions du gouvernement soient bien claires et bien expliquées.

Prendre des initiatives de cette sorte forcera peut-être des convergences entre les partis qui se disent nationalistes ou les amènera à faire des erreurs sur lesquelles le gouvernement péquiste pourra en tirer profit. Par exemple, le fédéral a réduit l'assurance-emploi à une peau de chagrin et son rapatriement devient une nécessité. L'arrimage du programme d'assurance-emploi avec les mesures de main-d'oeuvre d'Emploi Québec permettrait de se doter d'une vraie politique d'emploi ce qui serait bénéfique pour tous les Québécois au plan humain, économique et financier. Le gouvernement du Québec avec les groupes de chômeurs comme le Comité national des chômeurs doit faire la promotion de ce projet. Ce n'est pas parce que les fédéralistes de droite comme de gauche, conservateurs ou néo-démocrates, s'y opposent farouchement que l'idée n'est pas prometteuse pour le Québec.

Le pire qu'il pourrait arriver, c'est que ce plan d'action pour la souveraineté ne soit qu'une opération de relations publiques dans le cadre d'une instance partisane. La déception serait très grande, favoriserait encore plus l'éparpillement du mouvement et minerait les possibilités de réélection du PQ et de Mme Marois.

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