Le gouvernement chinois, qui élargit son influence économique en investissant des milliards dans le développement d’infrastructures de transport à l’étranger, affiche des ambitions plus musclées dans sa périphérie immédiate.

En plus de militariser des îles situées dans la mer de Chine méridionale, une importante voie de commerce, Pékin multiplie les menaces à l’encontre de Taïwan, qui bénéficie du soutien tacite des États-Unis même si les deux pays n’entretiennent pas de relations diplomatiques formelles. La visite récente de plusieurs élus américains, dont l’ex-présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi, a généré des réactions colériques du régime communiste, qui a intensifié ses exercices militaires à proximité de l’île, qu’il considère comme partie prenante du territoire chinois. Le président américain Joe Biden, rompant avec la position « d’ambiguïté stratégique » traditionnelle du pays, a déclaré que Washington interviendrait militairement en cas de tentative d’invasion de Pékin. Les États-Unis, de concert avec les autres pays du Quad, soit le Japon, l’Australie et l’Inde, répètent que le statu quo ne doit pas être modifié par la force. Plusieurs analystes occidentaux craignaient que l’invasion russe en Ukraine serve de préambule à une offensive chinoise sur Taïwan, mais le scénario ne semble pas devoir se matérialiser à court terme, Pékin misant plutôt sur l’intimidation pour faire rentrer l’île dans le rang après avoir réussi à étouffer toute contestation de son pouvoir dans l’ex-colonie britannique de Hong Kong.

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Nombre record d’avions de guerre chinois ayant volé à proximité de Taïwan lors d’une journée d’août dans le cadre d’exercices militaires dénoncés comme une forme d’intimidation par les élus locaux