La prise de l’enclave du Haut-Karabakh, après des décennies de lutte, a été célébrée il y a quelques semaines par le président de l’Azerbaïdjan, Ilham Aliev.

Elle a aussi été saluée comme une « source de fierté » par son principal allié, le président turc Recep Tayyip Erdoğan, qui s’est réjoui de l’attention « extrême » accordée aux droits des 125 000 personnes d’origine arménienne occupant ce territoire. Le dirigeant turc a fait peu de cas du fait que la plupart ont fui la zone par crainte de représailles, tout comme il rejette les critiques d’autoritarisme régulièrement lancées à son sujet. Sous sa direction, la Turquie a pris une position d’équilibriste à plusieurs reprises, notamment dans le conflit en Ukraine. Bien que son pays soit membre de l’OTAN, le premier ministre a refusé de sanctionner la Russie pour l’invasion, favorisant du coup les échanges économiques avec Moscou qui dit voir en lui un dirigeant « fort » agissant pour le bien de sa population. Il s’est aussi longuement opposé à l’intégration au sein de l’alliance militaire de la Suède sous prétexte que le pays héberge des « terroristes kurdes ». Ankara a fourni par ailleurs à Kyiv des drones réputés pour leur efficacité, soufflant le chaud et le froid. Le dirigeant turc, qui aspire à jouer un rôle de premier plan à l’échelle régionale et au-delà, a aussi utilisé les accords conclus avec l’Union européenne pour endiguer le flot d’immigrants tentant d’accéder au continent afin de faire avancer ses intérêts.

100 000

Nombre de ressortissants d’origine arménienne ayant fui l’enclave dans les dernières semaines