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Observation : Au tout début de la pandémie, on critiquait sévèrement Justin Trudeau pour le fait qu’il n’y avait aucune restriction concernant les voyageurs qui rentraient au pays ou en sortaient. Maintenant on le critique pour tout à fait le contraire.

Donal Archambault

Réponse : Chat échaudé craint l’eau froide. C’est ainsi qu’Ottawa, qui s’est fait reprocher son laxisme à la frontière au début de la pandémie, impose encore aux voyageurs des règles beaucoup plus sévères que d’autres pays.

Il est vrai que le ministre de la Santé Jean-Yves Duclos a annoncé en février une série d’assouplissements qui sont entrés en vigueur la semaine dernière. Fort bien.

Sauf que les voyageurs doivent encore présenter un test réalisé par des experts certifiés (PCR ou antigénique) avant de rentrer au pays, par voie terrestre, aérienne ou maritime, même s’ils sont doublement vaccinés. Cela ajoute aux coûts du voyage.

Et même s’ils arrivent avec un résultat négatif dans leurs bagages, certains passagers sélectionnés de manière aléatoire doivent quand même passer un autre test PCR à leur arrivée au Canada. Heureusement, ils n’ont plus à s’isoler en attendant le résultat du test.

Pourquoi garder ces règles en place alors que de nombreux pays, comme la France, le Royaume-Uni, l’Italie et Cuba, n’exigent pas de test pour les voyageurs vaccinés ? D’autres pays comme le Mexique, la République dominicaine ou la Suisse ont laissé tomber cette exigence pour tout le monde.

Chez nous, les tests PCR ne sont plus utilisés pour le dépistage de la population. Alors pourquoi à l’aéroport ? Pourquoi cette facture inutile ?

Les provinces qui estiment que l’on doit maintenant apprendre à vivre avec la COVID-19 sont en train de laisser tomber les mesures sanitaires une à une.

Au Québec, presque toutes les contraintes ont été levées samedi : tous les lieux publics peuvent fonctionner à 100 % de capacité, il n’y a plus de limite par table au restaurant, le passeport vaccinal n’est plus obligatoire nulle part, la danse et le karaoké sont de nouveaux permis… Même le masque ne sera plus de rigueur à partir de la mi-avril au plus tard.

Évidemment, il faut rester vigilant face à Omicron et au variant BA.2 qui représenterait désormais 10 % des cas au Québec. Mais la situation s’améliore dans le système de santé.

Il faut reconnaître que les nouvelles sont bonnes. Enfin !

Ottawa doit donc donner de l’air aux voyageurs et mettre les tests au rancart.

Pour les courts séjours, cette règle est particulièrement absurde. Un Canadien qui part à l’étranger pour moins de trois jours peut rentrer au pays en présentant un test PCR négatif réalisé 72 heures avant son retour, ce qui signifie qu’il peut avoir fait ce test au Canada avant même son départ.

Ce n’est pas comme ça qu’on va empêcher un Canadien de rapporter la COVID-19 dans ses valises après un séjour à l’étranger !

Et faire passer le test directement à la douane à ces voyageurs, en rentrant au Canada, ne permettrait pas de détecter une maladie attrapée à l’étranger puisqu’il faut environ trois jours après avoir contracté le virus pour que la maladie soit détectable.

Bref, tous ces tests ne riment à rien. Vivement la sortie.