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Ces jours-ci, je vois plusieurs soldes intéressants (et temporaires) de la part de commerçants. Mais lorsque vient le moment d’acheter, les stocks sont insuffisants. N’y a-t-il pas une réglementation stipulant que lors d’un solde, le commerçant doit avoir un nombre adéquat de produits en stock ?

Jean Robert Bourdage

Non, mais quelle plaie, tous ces faux rabais qui donnent l’impression aux consommateurs qu’on les prend pour des truites !

Monsieur Bourdage, on comprend votre déception quand un commerce spécialisé dans les produits pour animaux vous attire en magasin avec un rabais sur la nourriture pour chat... qui ne se trouve plus sur les tablettes.

On partage votre dépit quand vous téléphonez chez un magasin de meubles qui annonce un rabais de plusieurs centaines de dollars sur une causeuse... qui n’est pas disponible avant au moins six mois.

Dans l’industrie, il est de bon aloi d’organiser des ventes à « prix d’appel » en affichant un article à un prix artificiellement bas pour générer du trafic en magasin et réaliser des profits sur la vente d’autres articles. Mais si ce produit n’est pas disponible, ça devient carrément de l’hameçonnage.

Avec la pandémie, on sait bien que les ruptures dans les chaînes d’approvisionnement ont donné du fil à retordre aux détaillants. Malgré tout, ils n’ont pas le droit d’afficher de faux rabais pour attirer en magasin la clientèle qui se retrouve ensuite devant des tablettes vides.

En fait, l’article 231 de la Loi sur la protection du consommateur (LPC) interdit à un commerçant d’annoncer un produit qu’il possède en quantité insuffisante, sauf si sa publicité indique que les quantités sont limitées et précise les quantités disponibles. Les mentions « quantité limitée » ou « jusqu’à épuisement des stocks » ne suffisent pas.

En cas de rupture de stock d’un produit en solde, les consommateurs peuvent demander au commerçant un produit équivalent d’un prix égal ou supérieur. Ils peuvent aussi demander un coupon d’achat différé, une pratique qui s’est répandue dans le commerce de détail.

Les commerçants peuvent choisir la solution qu’ils préfèrent. Mais ils ne peuvent pas rester les bras croisés et laisser le client repartir bredouille. Dans ce cas, les consommateurs peuvent porter plainte à l’Office de la protection du consommateur (OPC).