Au cours des quatre décennies écoulées depuis Jaws, qui a terrorisé des millions de baigneurs et engrangé 470 millions de dollars, peu de films avec des requins ont fait davantage que des vaguelettes au box-office.

Les suites plutôt médiocres au chef-d'oeuvre de Steven Spielberg sorti en 1975 ont été suivies par une série de longs métrages ringards ayant pour héros des monstres aquatiques comme la saga des Sharknado ou plus récemment The Shallows (Instinct de survie).

Nouvelle tentative avec The Meg (En eaux troubles), à l'affiche à partir du 10 août aux États-Unis et en Chine, pour redonner ses lettres de noblesse au genre. Cette fois, c'est un mégalodon de deux millions d'années et dix fois plus gros qu'un grand blanc qui rode sous la surface.

« Lorsque vous êtes enfant, vous croyez qu'il y a un monstre sous votre lit ou dans votre placard, et les monstres nous hantent. Ils peuplent nos pires cauchemars », a expliqué à l'AFP l'acteur américain Rainn Wilson, à l'affiche de ce film.

« L'humanité traverse une époque sombre en ce moment, et je pense que les films de monstres et de monstres post-apocalyptiques en sont une démonstration », a-t-il estimé.

Adapté de la série de romans Megalodon de Steve Alten et réalisé par Jon Turteltaub, le film réunit à l'affiche Jason Statham (Fast & Furious 8, les Expendables) et les actrices Li Bingbing (Transformers: Age of Extinction) et Ruby Rose (Orange is the New Black).

Un sous-marin des grandes profondeurs - appartenant à un programme international d'observation - a été attaqué par une créature gigantesque et repose au plus profond de l'océan Pacifique avec son équipage à bord.

Un ancien plongeur (Statham), spécialiste des secours en grande profondeur, est poussé à sortir de son isolement volontaire par un océanographe chinois (Winston Chao). Mais, sa fille (Li) estime qu'elle est en mesure de sauver l'équipage à elle seule.

Or il faudra leurs efforts combinés pour sauver les personnes piégées dans le sous-marin, et l'océan lui-même de cette menace qui semble imparable : un requin préhistorique de 23 mètres de longueur, un mégalodon.

Carnage

Pour Masi Oka, qui incarne un des membres d'équipage, un bon film de monstre est apprécié parce que les spectateurs se sentent à l'abri pendant qu'ils regardent un carnage à l'écran.

« Je pense que si on regardait ça en étant au large sur l'océan, ce serait une tout autre affaire, ça semblerait plus réel », a relevé l'ex-vedette de la série Hawaii Five-O.

Il est de notoriété publique que Spielberg a rencontré quelques problèmes pour faire fonctionner Bruce, sa maquette de requin articulée, baptisé d'après son comptable, dans l'eau salée.

Pas de problème de ce genre cette fois : toutes les scènes du « Meg » et de la vie aquatique ont été créées par images de synthèse. Des recherches poussées ont été menées sur l'apparence du monstre préhistorique, pour créer une créature massive et terrifiante, mais qui soit aussi pleine de grâce sous l'eau.

Masi Oka, ancien spécialiste d'effets spéciaux qui a travaillé sur de nombreuses superproductions, comme les antépisodes des Star Wars ou Terminator 3, a souligné que la technologie avait progressé de façon incroyable.

« Les réalisateurs ne sont plus limités par ce que l'on peut faire; c'est désormais ce que l'on est en mesure d'imaginer », a-t-il confié.

À l'instar de plusieurs films à gros budget - y compris The Great Wall (La grande muraille) », Transformers: Age of Extinction (Transformers : l'âge de l'extinction, Fast & Furious 7 ou encore Skyscraper, The Meg a bénéficié de financements chinois importants, et la grande majorité du film se déroule en Chine. Son budget est estimé à 150 millions de dollars.

La production s'est installée sur l'île chinoise de Hainan, au sud, notamment dans la ville côtière de Sanya, pour une attaque d'envergure qui a nécessité des milliers de figurants.

Le tournage a aussi eu lieu en Nouvelle-Zélande : le golfe de Hauraki, au nord, passe pour la côte Pacifique de la Chine, et les scènes aquatiques ont été filmées dans d'énormes réservoirs aux Kumeu Film Studios à Auckland.