C'était annoncé dans la dernière image du volet inaugural: les Gardiens de la galaxie reviendraient. Promesse tenue. Voici Guardians of the Galaxy Vol. 2, lui aussi écrit et réalisé par James Gunn (qui sera également à la barre du «Vol. 3»).

La suite immédiate, donc, de la superproduction qui a rapporté 773 millions au box-office mondial (au troisième rang des longs métrages les plus rentables de 2014) et grâce à laquelle les bonzes du Marvel Cinematic Universe, Kevin Feige en tête, ont prouvé qu'il était possible d'aborder le film de superhéros par un autre angle et sur un autre ton.

Bref, ce mélange de science-fiction, d'action, d'humour et de culture pop a fait mouche.

Retour donc, avec tambours et trompettes, de Peter Quill/Star-Lord (Chris Pratt), Gamora (Zoe Saldana), Drax the Destroyer (Dave Bautista), Rocket (Sean Gunn en capture de mouvement et voix de Bradley Cooper) et d'un Groot nouveau-né (toujours avec la voix de Vin Diesel).

Face à eux, les Ravageurs maintenant en déroute: Yondu (Michael Rooker) et Kraglin (Sean Gunn). Et quelques nouveaux venus: Ayesha (Elizabeth Debicki), la Grande Prêtresse dorée; Stakar (Sylvester Stallone), le vétéran ravageur; Mantis (Pom Klementieff), qui détecte les émotions et peut les modifier et qui a grandi, seule, avec Ego (Kurt Russell). Ego aux pouvoirs incommensurables, qui serait le père (extraterrestre) de Peter Quill.

Pour faire simple, dans leur première aventure, les Gardiens de la galaxie tentent de trouver une famille. Dans celui-ci, ils apprennent à vivre avec ladite famille.

Il en va un peu de même avec les membres de la distribution du film et leur réalisateur: la «famille» s'est formée dans le «Vol. 1», elle s'agrandit dans le «Vol. 2»; et si l'on se fie à la complicité qui régnait entre eux lors des conférences de presse durant lesquelles ils se sont adressés aux médias, la semaine dernière à Los Angeles, les relations sont (pour l'instant) au beau fixe.

Mais entre deux boutades, ils ont su faire preuve d'un peu de «sérieux» (notez les guillemets). Moments choisis.

L'angoisse de la suite

James Gunn: «Il y a tellement de suites qui ne sont pas bonnes! Et la principale explication, en les étudiant, me semble être que plusieurs d'entre elles reprennent simplement ce qui a fait le succès du premier volet, mais sur un modèle différent. Les gens ont aimé la danse dans le premier film? Comment la refaire cette fois-ci? Les gens ont adoré les ‟I am Groot"? Comment reprendre ça sans que ce soit à l'identique? Mais au lieu de faire cela, nous avons laissé les personnages grandir et changer. Nous voulons les regarder devenir de nouvelles personnes, des personnes différentes, dans chaque film. Leur permettre d'être eux-mêmes est la meilleure chose qui puisse arriver. Je sais, ça semble bizarre de dire ça parce que j'écris ce qu'ils disent et font... mais c'est la réalité: je dois les laisser aller à l'intérieur de ma propre imagination. Je refusais de remâcher le premier film. »

Jouer le fils de Kurt Russell

Chris Pratt: «Chaque fois que vous rencontrez une de ces icônes, quelqu'un que vous connaissez depuis beaucoup, beaucoup plus longtemps qu'ils ne vous connaissent, dont vous avez vu et connaissez tout le travail, vous vous promettez que vous ne délirerez pas en leur présence. Mais en même temps, ce serait un peu inauthentique de ne pas le faire, d'agir comme si de rien n'était, comme si je n'étais pas un fan et d'y aller avec un: ‟Oh, Kurt! Ravi de vous rencontrer. Moi, c'est Chris." Alors, j'ai fait immédiatement ce que je m'étais promis de ne pas faire, je lui ai dit toute mon admiration et après, c'était fait, nous n'avons plus eu ça en travers du chemin. À partir de là, il se passe quelque chose de vraiment cool, un truc que je n'avais jamais imaginé en m'installant à Hollywood et qui est probablement le secret le mieux gardé de ce milieu: vous devenez l'ami de quelqu'un plutôt que son admirateur.»

Les rôles féminins dans le MCU

Kevin Feige (président de Marvel Studios): «Il y a beaucoup de formidables personnages féminins dans les comic books que nous voulons amener à l'écran. Il était important pour James [Gunn] d'inclure quelques-uns de ces personnages ici. Mais il a fait plus: il ne s'est pas contenté de les inclure, il a donné à chacune son propre arc dramatique, afin qu'elles soient là pour autre chose que se battre ou développer une relation amoureuse avec un personnage masculin.»

L'objectification sexuelle

Chris Pratt: «Vous savez, il ne faut pas se leurrer: acteurs et actrices, nous sommes des accessoires. On nous éclaire. On nous maquille. On pointe une caméra sur nous. Et la moitié du temps, on gâche le tout en se mettant à parler [rires]. Bref, d'une certaine manière, nous sommes des objets. Et en tant qu'homme, je peux le dire. Mais je dois aussi faire attention parce que pendant des siècles, les femmes, elles, ont été objectifiées de façon horrifiante. Ce sujet est délicat. Je ne sais pas si on peut parler de doubles standards, mais les deux situations doivent être traitées séparément - à cause de cet historique d'objectification. Parce que si je parle pour moi et seulement pour moi, je peux dire que l'objectification est une bonne chose. J'ai transformé mon corps en un objet que les gens aiment et, depuis, je gagne beaucoup d'argent [rires]. Sauf qu'en même temps, la réalité des femmes est différente. Prenez les grands rôles: là encore, il y en a beaucoup plus qui ont été écrits pour les hommes que pour elles.»

James Gunn: «En fait, il ne s'agit même pas de savoir à quel point vous êtes attirants, sexuellement ou autrement. Le problème auquel les femmes font face, c'est que dans beaucoup de films, elles ne sont réduites qu'à ça, être un bel objet. Quand Chris Pratt apparaît magnifique à l'écran, les gens apprécient, mais après, ils se posent des questions. Quel est le caractère de ce mec? Il est génial parce qu'il est drôle, sexy et vulnérable à la fois, mais encore? On tient pour acquis que ce qu'on voit à l'écran est une facette de sa personnalité. Alors que, trop souvent, les femmes sont encore réduites à leur apparence. Les autres aspects de leur personnalité sont niés. C'est la grande différence entre l'objectification sexuelle des hommes et des femmes. Ce que nous avons voulu faire avec Guardians, c'est de permettre aux personnages féminins d'être ‟complets". D'un côté, nous avons Peter Quill et Gamora, qui sont les Clint Eastwood, très cool. D'un autre, nous avons Drax et Rocket, qui sont maladroits et drôles, auxquels nous avons ajouté Mantis, elle aussi bizarre et amusante. C'est notre façon de combattre ces stéréotypes au sujet de ce qu'un acteur et une actrice doivent être.»

______________________________________________________________________________

Guardians of the Galaxy Vol. 2 (Les gardiens de la galaxie vol. 2) prend l'affiche le 5 mai.

Les frais de voyage ont été payés par Walt Disney Studios.

photo fournie par Marvel Studios