Son nom n'est pas (encore) sur toutes les lèvres mais, à 19 ans, l'enfant star devenu coqueluche des adolescentes, Asa Butterfield, a bâti un CV à faire pâlir certains vieux briscards d'Hollywood.

L'acteur britannique a travaillé notamment sous la direction de Martin Scorsese et de Tim Burton, joué aux côtés de mastodontes comme Samuel L. Jackson, Ben Kingsley, Emily Blunt ou Anthony Hopkins.

«Je n'ai jamais été impressionné par ces stars», confie-t-il à l'AFP, quelques semaines avant la sortie le 16 décembre aux États-Unis de son dernier projet, Un monde entre nous de Peter Chelsom.

«J'ai eu beaucoup de chance de travailler avec tous ces gens, mais en tant qu'acteur vous devez être à armes égales. Chaque acteur avec lequel j'ai joué a été fantastique pour me mettre à l'aise sur le plateau de tournage», a relevé le jeune homme qui, dans ce film de science-fiction, donne la réplique à un compatriote de renom, Gary Oldman.

Asa Butterfield a fait ses premiers pas devant les caméras à 8 ans, lorsqu'un directeur de casting l'a repéré à son club de théâtre dans le nord de Londres. C'est avec Le garçon au pyjama rayé (2008) de Mark Herman qu'il attire l'attention d'Hollywood, et obtient une nomination aux récompenses britanniques des films indépendants (Bifa).

Son gros coup, c'est Hugo Cabret (2011) de Martin Scorsese. Il tient le rôle-titre, qui lui vaut une nomination aux Critics Choice Award dans la catégorie meilleur espoir.

Il est dès lors devenu l'homme, ou plutôt l'adolescent de la situation pour les longs-métrages nécessitant un jeune premier, comme dans La stratégie Ender (2013). Cette fois, son partenaire n'était autre qu'Harrison Ford.

Voeu exaucé

Cette année, il était à l'affiche de Miss Peregrine's Home for Peculiar Children de Tim Burton, qui a été particulièrement ému par sa performance et a rendu hommage à sa «sensibilité bien particulière».

Être dirigé par cette légende du cinéma était l'un de ses rêves.

«Lorsque les gens me demandaient avec quel réalisateur je voulais travailler, je disais Tim Burton. C'est merveilleux quand il vous laisse entrer d'une certaine façon dans son imagination et ses idées, c'est toujours à couper le souffle», relève l'acteur.

«Il est toujours très spontané. Sa façon de travailler est très chaotique et vous devez être prêt», poursuit-il.

Dans son prochain film Un monde entre nous, il incarne Gardner Elliott: premier humain né - en secret - sur Mars, il se rend sur Terre pour la première fois à 16 ans. Comme de nombreux personnages joués par l'acteur, cet adolescent est un original qui évolue dans un monde qu'il a du mal à comprendre.

«J'essaie toujours de trouver des rôles qui sortent de l'ordinaire d'une façon ou d'une autre, des histoires qui sont hors du commun», explique-t-il. «Je n'ai jamais vraiment joué un gamin avec une vie parfaite. En général, il lui manque un ou deux parents».

À l'instar des vedettes de la saga Harry Potter, Asa Butterfield a grandi devant les caméras mais il n'a jamais été une célébrité reconnue dans la rue. Avec ses rôles récents et son entrée dans l'âge adulte, c'est en train de changer.

Il assure malgré tout qu'il y a davantage de chances qu'il soit photographié sur un vélo à Londres qu'à muser à bord d'une Porsche à travers Beverly Hills.

«Ca n'a pas vraiment changé ma vie», dit-il au sujet de sa carrière, avant de se reprendre: «Enfin, je suppose que ça a changé ma vie, mais je ne laisse cela pas diriger ma vie».

Le jeune acteur vient de commencer à tourner dans Journey's End de Saul Dibb, drame tiré de la pièce de RC Sherriff qui se déroule pendant la Première Guerre mondiale. Son nom est fréquemment cité pour des blockbusters de superhéros, genre en vogue actuellement, mais ce n'est pas vraiment sa tasse de thé.

«Je veux continuer à jouer. Mais ce n'est pas la seule chose que je veuille faire», indique-t-il. «Je veux faire des documentaires sur la vie sauvage en Amazonie ou ailleurs, derrière la caméra».