«Je suis absolument incapable de me souvenir d'une date, je fonctionne par saisons», a expliqué le scénariste Dennis Lehane pendant le TIFF. Et les saisons de The Drop ont commencé avec... un accident de bicyclette, à Hawaii. «Je suis tombé et je me suis cassé les deux bras. Ma fille avait 9 mois, elle a maintenant 5 ans.»

Saison 1

Ce jour-là, l'auteur de Mystic River et de Gone Baby Gone devait commencer à écrire le scénario de The Drop. C'est-à-dire adapter pour l'écran sa nouvelle d'une vingtaine de pages publiée dans le recueil Boston noir sous le titre Animal Rescue. Circonstances obligent, il a retardé le processus? Ah! C'est bien mal connaître la ténacité et les miracles dont est capable un écrivain qui a un projet, un deadline, une motivation. Bon an, mal an, «même si, à l'époque, essuyer mon cul était un problème», il a trouvé le moyen d'avancer. Peut-être moins rapidement que prévu, mais pas question de faire du surplace.

Saison 2

Après cette saison-là, il y a eu celle où il a réécrit à partir des commentaires des producteurs.

Saison 3

Puis celle où «ce réalisateur belge super hot est monté à bord. Le scénario a alors fait des allers-retours entre Mikaël [Roskam] et moi, et j'ai écrit quelques nouvelles versions en fonction de nos conversations».

Saison 4

«Puis, il y a eu la saison de Tom Hardy... et j'ai dû revoir complètement le personnage de Bob Saginowski.» Ah bon? L'acteur faisait des difficultés? Rires. Pas du tout. «Il y a deux raisons à la solitude, profonde et existentielle, de Bob: une raison intérieure, ses tourments personnels; et une raison extérieure: il n'est pas attirant physiquement.» Tom Hardy, pas attirant? Léger problème, en effet. «Ç'a été un défi différent afin de trouver comment ce qui se passe en lui pouvait devenir sa force motrice.»

Saison 5

Enfin, la dernière saison. Celle de James Gandolfini. C'est lui, et lui seul, que Dennis Lehane voyait (voulait) dans la peau du cousin Marv, propriétaire du bar où travaille Bob. «Les producteurs trouvaient que Jimmy était un choix trop évident, presque cliché. Mais j'insistais: évident, cliché, ça peut parfois vouloir dire parfait pour le rôle!»