Issue d'une grande famille de cinéastes, Gia Coppola a récemment fait ses premiers pas dans le long métrage en mettant en images Palo Alto, un recueil de nouvelles de James Franco portant sur une bande de jeunes de cette banlieue de San Francisco. Pour la jeune réalisatrice de 27 ans, un principe régit l'ensemble de son travail: l'authenticité envers les splendeurs et les misères de l'adolescence.

Quelle est l'impulsion à l'origine de ce film?

Je n'avais pas songé au long métrage jusqu'à ce que je rencontre James (Franco) qui a cru en moi, que j'étais la bonne personne pour traduire son livre en film. Cet appui m'a rassurée. Faire du cinéma m'intéresse pour son esprit de collaboration. Et cet aspect, je l'ai ressenti et vécu tout le long du processus.

Comment résumer l'ouvrage de Franco en vos mots?

C'est un ouvrage authentique et réaliste. Il est près de ce qu'on trouve chez les adolescents. Je prends, par exemple, leurs dialogues ponctués de phrases inachevées qu'ils échangent. Il y avait plusieurs personnages complexes et très différents les uns des autres dans l'ouvrage. Les jeunes ont souvent le sentiment d'avoir un poids sur les épaules; en vieillissant, on se rend compte que ce qui nous paraissait lourd n'était finalement pas d'une grande importance.

Pourquoi autant de scènes nocturnes?

Ce n'était pas une décision facile à prendre dans le contexte d'un film à petit budget. Nous n'avions pas un gros budget pour l'éclairage. Mais, cela étant dit, mes souvenirs d'adolescence les plus présents se passent en soirée ou durant la nuit. C'est le moment où nous sommes libérés de l'école et que l'on consacre du temps à se questionner. À l'adolescence, le soir est le moment où tout se passe!

Dans un sens, votre film est un anti High School Musical. Qu'en pensez-vous?

J'ai aimé High School Musical. C'est un film amusant et Zac Efron est un très bon danseur. Mais ce n'est pas le genre de film qui nous montre vraiment ce qu'est un adolescent. J'ai voulu montrer avec le plus de vérité possible comment on se sent à l'adolescence.

Le contenu du film serait-il le même si vous l'aviez tourné à New York ou Paris?

Les émotions que vivent les personnages de mon film sont universelles. Il y aurait peut-être des différences mineures, mais nous devons tous passer à travers ces difficultés liées à la jeunesse et au passage à l'âge adulte. Nous vivons tous ces changements à cet âge.

Vous sentez-vous proche de vos personnages?

Bien sûr. Pour avoir eu à écrire sur ces personnages et leur donner des dialogues, je devais savoir d'où ils viennent et pourquoi ils se comportent ainsi. Je n'ai pas à porter un jugement sur eux. J'ai de la sympathie pour chacun d'eux.