Au cours d'un entretien accordé à La Presse, Akiva Goldsman a révélé les liens personnels qu'il entretient avec l'histoire de Winter's Tale. Il était d'ailleurs animé d'un tel sentiment d'urgence qu'il a décidé d'en assurer lui-même la réalisation.

«Je ne voulais pas que quelqu'un d'autre s'approprie cette histoire, explique-t-il. Elle a trop de résonance personnelle pour moi.»

Quand il a lu le roman de Mark Helprin pour la première fois - c'était dans les années 80 -, l'éminent scénariste (A Beautiful Mind, Da Vinci Code), aussi producteur à ses heures, a tout de suite vu le potentiel cinématographique qu'il recelait. Il a alors commencé à plancher sur un scénario, sans toutefois respecter une échéance précise, ni savoir s'il pourrait être produit un jour.

«Quand mon épouse adorée est décédée en 2010, c'est alors devenu autre chose, fait-il remarquer. Tout s'est alors transformé en un projet très personnel, comme une lettre d'amour qui lui était destinée. Il n'était pas question que personne d'autre y touche. C'est la raison pour laquelle j'en assume aussi la réalisation. C'est mon premier film. J'ai apprécié l'expérience, mais je ne sais pas s'il y aura une suite pour moi en tant que cinéaste. Ce projet occupe une place très particulière dans ma carrière et dans ma vie.»

Une vision fidèle

Adepte du réalisme magique, genre peu fréquenté dans le cinéma américain, Akiva Goldsman a pu exprimer sa vision de façon très fidèle, même s'il a disposé de la moitié du budget qu'une telle production aurait dû commander en principe.

«Nous l'avons fait avec 40 millions de dollars, une somme très raisonnable pour un film qui comporte d'importants effets visuels. Je crois que tout le monde l'a fait par amour. Tous ceux qui se sont retrouvés derrière et devant la caméra croyaient au projet.»

Les spectateurs remarqueront en outre la participation d'une superstar dont le nom n'apparaît pas au générique.

«On trouvait amusant de garder la surprise pour les spectateurs, explique Akiva Goldsman. Je suis très ami avec cette personne. Elle m'a fait un bel honneur. D'autant que son rôle est plutôt particulier!»