Clovis Cornilac, le successeur de Christian Clavier dans le rôle du célèbre Astérix, n'aime pas s'attarder au jeu des comparaisons entre sa performance et celle de son collègue.

«C'est toujours délicat de parler pour les autres, mais s'il y a une transition entre Clavier et moi, elle se passe davantage aux yeux de Depardieu (Obélix). Pour ma part, je n'ai entendu aucune comparaison malsaine», affirme le comédien de 41 ans, lors d'une conférence de presse avec la presse étrangère, à Paris.

Comédien polyvalent, que le public français voit sur les planches depuis plus de 15 ans, Cornillac avoue nourrir une certaine ambivalence à l'endroit de son célébrissime personnage à moustache. «D'un côté, Astérix est un très mauvais rôle à jouer. C'est un personnage à la fois pour les adultes et les enfants, un peu rabat-joie, pas tellement drôle, qui a toujours la solution à tout.»

«En revanche, poursuit-il, c'est très excitant d'interpréter un personnage de bande dessinée, et de travailler dans l'univers d'Uderzo. Astérix est réellement un vrai chef-d'oeuvre de la bande dessinée. Après avoir seulement regardé les dessins de l'album, j'ai laissé aller mon imagination. J'ai essayé de me laisser posséder, observer la réponse de mon corps, car mon personnage est très impliqué de façon corporelle. Je ne sais pas si je suis bon dans le portrait, mais je l'ai fait en toute bonne foi.»

Cornillac croit même que Astérix et Obélix réunis, aussi différents soient-ils, représentent la «caricature» du Français moyen. «Ils sont un peu les deux facettes d'une seule et même personne. Je croise en bas de chez moi beaucoup d'Astérix et d'Obélix...»

Accident évité de peu
Cornillac avait intérêt à rester alerte sur le plateau. Il se souvient d'un incident qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques pour lui, lors de la séquence de la course de chars, «plus rigolote à regarder qu'à faire», avec ses multiples effets spéciaux.

«Je flairais que quelque chose n'allait pas avec mon cheval. Il devait être caractériel. À un certain moment, après un plan, je me détache du char, histoire de prendre une pause. C'est alors que le cheval est parti en trombe pour s'encastrer dans le décor. J'ai failli y passer. Je sais maintenant qu'il faut savoir écouter l'animal...(...) Finalement, les effets spéciaux, c'est beaucoup plus drôle à regarder qu'à jouer...»