Jean-Pierre Darroussin n'a pas été étonné de recevoir un coup de fil du réalisateur Marc Esposito pour tourner un second volet du Coeur des hommes. L'idée de retrouver ses copains Bernard Campan, Gérard Darmon et Marc Lavoine lui souriait. L'amitié née sur le plateau du premier épisode s'était poursuivie à la ville.

«C'était assez naturel de se retrouver après les bons moments passés ensemble. Et puis, c'était prévisible qu'on ferait une suite. Marc (Esposito) avait encore beaucoup de choses à raconter», confie le comédien au Soleil, dans un hôtel parisien du IXe arrondissement, à l'occasion des Rendez-vous du cinéma français.

Pour Darroussin, Le coeur des hommes a beau être conçu pour le grand écran, sa trame fonctionne un peu comme une série télé. «On pourrait aussi bien appeler ça Desesperate House­men...», lance-t-il en réprimant un rire. «Le coeur de ces hommes, c'est un coeur d'artichaut, un coeur qui se laisse attendrir facilement.»

Quatre ans plus tard, revoilà donc Manu (Darroussin), Antoine (Campan), Jeff (Gérard Darmon) et Alex (Lavoine) de nouveau réunis pour Le coeur des hommes 2 (en salle la semaine prochaine). Entre deux discussions sur le foot, les quatre inséparables copains composent avec des vies sentimentales mouvementées. Surtout Alex, mis à la porte par sa femme pour cause d'infidélité chronique, et Manu, toujours marié, mais follement amoureux d'une autre femme (Valérie Stroh) qu'il fréquente en secret avec la complicité des trois autres.

«Mon personnage est certainement le plus passionné, celui qui s'engage le plus à fond», explique l'acteur fétiche des films de Robert Guédiguian. «C'est celui qui est le plus dans le sacrifice et l'abnégation. Il est placé devant un dilemme. C'est celui qui vit le moins bien sa bigamie parce qu'il est le plus entier.»

Un critique critiqué...

Pour le réalisateur d'origine algérienne Marc Esposito, rencontré le même jour, la perspective de tourner une suite s'imposait également. «Dès l'écriture du premier épisode, je voyais un prolongement. Je me disais surtout que j'étais capable de faire mieux, même si j'avais peur de me répéter.»

L'ex-critique aux magazines Première et de Studio analyse le succès de ses deux films en France (plus de 1,5 million d'entrées) par un effet de curiosité... féminine. «C'est un film d'hommes qui parlent des femmes. C'est le rapport des hommes aux femmes qui prédomine.»

Et comment un ex-critique se comporte-t-il face aux mauvaises critiques de ses films? «Je regarde tout ça avec une certaine distance. Je ne suis pas trop peiné. Chacun a droit à son opinion, de dire ou d'écrire ce qu'il veut. La liberté d'expression est quelque chose de trop important, même si elle s'exerce à mes dépens. Et puis, comme critique, j'étais moi-même assez atypique, plutôt du genre à préférer Rocky ou Pretty Woman aux films intellos de l'époque...»

Marc Esposito ignore s'il rempilera pour un Coeur des hommes 3, même si le second opus a mieux fait aux guichets que le premier. L'idée ne lui sourit guère. «Des numéros trois meilleurs que les deux premiers, je n'en ai pas trouvé, même Le parrain. Le trois, c'est un chiffre maudit...»

Les frais de déplacement et d'hébergement du Soleil à Paris ont été payés par Unifrance.