Vin Diesel à l’écriture et à la réalisation d’un court métrage. Vin Diesel fondateur d’une école de cinéma pour les jeunes défavorisés de la République dominicaine. Vin Diesel, le Dominic Toretto de Fast and Furious, ne carbure pas qu’à ce que l’on croit. Rencontre.

Des hurlements qui n’étaient pas ceux des pneus ont accompagné le passage de Vin Diesel sur le tapis rouge déroulé il y a une dizaine de jours devant le cinéma AMC de Universal City, dans les hauteurs de Los Angeles. Et ce n’est pas à la vitesse d’un bolide motorisé qu’il s’est déplacé d’un journaliste à l’autre afin de parler de Fast and Furious, qui a marqué ce printemps son retour dans la populaire franchise; et de Los Bandoleros, le court métrage de 20 minutes qu’il a écrit et réalisé et que l’on retrouve parmi les suppléments du DVD qui sort aujourd’hui.

Complice de la foule, prenant le temps de serrer les mains… et pas seulement celles de ceux qui auraient à écrire à son sujet, l’interprète de Dominic Toretto était comme un poisson dans l’eau lors de l’activité promotionnelle. On ne sentait pas l’obligation, mais la satisfaction.

D’un côté, celle de son retour dans la franchise – il était absent de 2 Fast 2 Furious et ne faisait qu’une apparition à la toute fin de Tokyo Drift. De l’autre, surtout, Los Bandoleros, «un cadeau de Vin aux fans de la franchise, qui révèle une partie de l’histoire d’amour de Dom et Letty», fait Sung Kang, l’interprète de Han Lue.

«Ça a été une chance immense, pour moi, de pouvoir utiliser les personnages d’une franchise connue dans le monde entier afin de réaliser un film pour lequel je n’aurais pas à subir la pression du premier week-end au box-office», a dit à La Presse le comédien qui a ainsi eu l’occasion de lever le voile, avec ses mots et ses images, sur le passé des protagonistes et l’origine des événements menant à la spectaculaire entrée en matière de Fast and Furious – où Toretto, la brune Letty (Michelle Rodriguez) et leur bande détournent un camion-citerne de sa destination, s’appropriant ainsi le précieux carburant.

C’est à la suggestion de Justin Lin – qui était aussi à la barre de Tokyo Drift – et à la demande du studio Universal que le comédien a endossé le costume de scénariste et de réalisateur pour le court métrage.

«Ça a été de la musique à mes oreilles quand ils m’ont fait cette proposition et m’ont demandé de tourner en République dominicaine, pays que je considère comme ma deuxième patrie », poursuit celui qui a d’ailleurs fondé, en 2002 et avec le président du pays – «Mon ami», souligne-t-il –, une fondation grâce à laquelle des jeunes Dominicains vivant en milieu défavorisé s’initient aux métiers du cinéma. Ils étaient en fait plusieurs sur les plateaux de Fast and Furious et de Los Bandoleros.

Mais la musique «entendue» par Vin Diesel au moment de l’offre n’était pas nécessairement des plus simples: il devait commencer le tournage dès que celui de Fast and Furious serait terminé. Comprendre le lendemain. Mais là encore, ça allait. Le principal défi auquel il a eu à faire face a été celui que lui a posé le temps : «Nous avions cinq jours pour tout filmer. Il a plu des cordes pendant deux d’entre eux.» Or, une grande partie de cette histoire tournée en appuyant moins sur l’accélérateur et plus sur le romantisme se déroule en extérieurs.

«Mais ça s’est passé sans problème parce que quand Vin est sur un plateau... c’est étrange, mais tout le monde se sent plus fort, plus calme et meilleur, moi le premier», rigole Justin Lin, le seul réalisateur à avoir pris le volant de deux longs métrages de la franchise. «Pourtant, je ne suis pas un gars de chars! Mais j’ai d’autres passions et je comprends ce qu’est la passion. Or, je crois fermement qu’on peut ne pas être «dans» quelque chose, mais parvenir à le transmettre si on le ramène à ce qu’on connaît.»

Pour ce qui est de Vin Diesel, parmi les choses qu’il connaît se trouvent... ses fans. «Ils sont merveilleux et me suivent de film en film, m’obligeant à être meilleur à chaque fois», assure celui qui a touché au cinéma indépendant avec Find Me Guilty de Sidney Lumet – «Un film dont je suis très fier, même si à peu près personne ne l’a vu» – mais qui donne surtout dans le blockbuster.

Un destin qu’il a peut-être «forcé»: «J’ai commencé à jouer quand j’avais 8 ans, raconte-t-il en riant, mais je n’ai pas eu de rôle pendant 20 ans. J’ai alors commencé à me dire que si je ne produisais pas, si je ne réalisais pas, si je n’écrivais pas, je ne travaillerais jamais. Et je me suis mis à produire, à écrire, à réaliser.» Et à travailler.

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Les frais de voyage de ce reportage ont été payés par Universal Home Entertainment.