Les journalistes qui ont à rencontrer Robert Downey Jr. le savent: l'humeur de cet excellent acteur est sujette aux variations extrêmes. Du moins, elle l'était... à une certaine époque où rien n'était au beau fixe avec et pour lui. S'il est à présent plus agréable avec les représentants des médias, l'interprète de Sherlock Holmes éprouve quand même un plaisir (sadique?) à faire sortir ses interlocuteurs de leur zone de confort. L'expérience est fascinante. Toujours.

Dès son entrée dans la grande salle du Freemason Hall où se tenait la conférence de presse londonienne de Sherlock Holmes, on a su que son humeur était au TRÈS beau. Une entrée style «champion», avant de s'asseoir devant son micro... et de se relever illico pour applaudir et accueillir le réalisateur Guy Ritchie.

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De se rasseoir. De rebondir sur ses pieds et de courir tirer la chaise de la productrice Susan Downey - oui, sa femme - qui arrivait à son tour à la grande table des invités.

Ensuite, quand une journaliste leur a demandé, à lui et aux autres participants à la conférence de presse, quand ils avaient découvert Sherlock Holmes, il a lancé: «Allez, guys, on répond tous en même temps!» Pour après avouer: «Je suis exactement comme Kelly (Reilly) - enfin, je veux dire... juste sur ce plan-là, bien sûr.» L'interprète de Mary, la fiancée de Watson («Cette garce qui veut nous séparer», a-t-il sifflé), venait d'expliquer qu'elle aimait le personnage de Conan Doyle depuis son enfance mais ne pouvait se souvenir quand et comment s'était fait le premier contact.

Plus tard, il a bien sûr été question de la scène où il boxe à poings nus dans un ring: «Quand nous avons tourné ce combat, j'ai senti que nous avions trouvé le ton du film - et pas seulement à cause de ma chemise déchirée et de mes abdominaux.» Qu'il exhibe dans une autre scène, moins glorieuse (pour lui), dans laquelle il se retrouve menotté à une tête de lit. Un journaliste lui a demandé comment il avait trouvé l'expérience.

Son regard a scruté la salle - plus de 200 représentants des médias participaient à la conférence de presse. «Où êtes-vous? Je veux vous regarder dans les yeux pour vous répondre. Ah, vous voilà! Si je comprends bien, vous voulez savoir si je m'adonne à des activités sadomasochistes? Je ne vous donnerai une réponse que si vous venez me rejoindre tout à l'heure dans les toilettes, avec votre cagoule en caoutchouc.» Rires de part et d'autre de la salle.

La nourriture anglaise, «à chier»?

Finalement, une représentante d'un média britannique n'a pas apprécié, du tout, une boutade que l'acteur a faite à propos de la nourriture anglaise, «à chier», qu'il avait eu à consommer il y a une vingtaine d'années, lors du tournage d'Air America. Revenant là-dessus une bonne quinzaine de minutes après qu'il eut lâché cette bombe (!), elle y est allée en rafale: «Mais maintenant, qu'est-ce que vous pensez de ce qui se mange ici? Avez-vous découvert un restaurant en particulier pendant le tournage de Sherlock Holmes? Et puis...»

Et Robert Downey Jr. d'interrompre là le flot: «Écoutez, il y a 20 ans, j'étais moi-même à chier. Je me rappelle à peine d'où j'étais et de ce que je faisais à l'époque.» Elle a fini par comprendre. Et peut-être même à apprécier «l'expérience Downey».

Bref, vivement Iron Man 2 pour remettre ça!

 

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Quelques données «holmesiennes»

1887: Sir Arthur Conan Doyle publie A Study in Scarlet, premier roman mettant en scène Sherlock Holmes.

4: Nombre de romans où Holmes et Watson mènent l'enquête.

56: Nombre de nouvelles mettant en vedette Holmes et, la plupart du temps, Watson.

70: Selon le Livre des records Guiness, nombre d'acteurs qui auraient interprété Holmes dans 200 films - ce qui en fait le personnage de fiction qui a eu le plus d'incarnations à l'écran. Son concurrent le plus «menaçant» est Dracula.

1922: John Barrymore campe le rôle-titre dans Sherlock Holmes. Roland Young est à ses côtés dans la peau de Watson.

1939: Sortie de The Adventures of Sherlock Holmes d'Alfred Werker, qui met en vedette Basil Rathbone et Nigel Bruce respectivement dans les rôles de Holmes et Watson. Le tandem sera reformé dans quelque 25 films, dont la sortie s'étalera jusqu'en 1946.

1959: Terence Fisher signe une nouvelle version de The Hound of the Baskervilles, avec Peter Cushing (Holmes) et André Morell (Watson).

1908-1911: Sherlock Holmes mène l'enquête dans une quinzaine de films danois.

1976: Rien ne va plus pour Holmes (Nicol Williamson), dépendant de la cocaïne dans The Seven Percent Solution. Il s'en sortira grâce à Watson (Robert Duvall) qui lui fera rencontrer... Sigmund Freud.

1979-1986: La télévision soviétique produit et diffuse une série de 11 épisodes intitulée The Adventures of Sherlock Holmes and Dr. Watson.

1984-1994: La télévision britannique produit et diffuse six séries retraçant les exploits de Holmes (Jeremy Brett) et de Watson (David Burke, puis Edward Hardwicke).

1985: Young Sherlock Holmes permet de découvrir la jeunesse de Holmes et de Watson, dont l'amitié remonterait à l'adolescence.

1988: Ben Kingsley (Watson) et Michael Caine (acteur engagé par Watson pour incarner un détective qu'il a imaginé et appelé Holmes) se moquent du tandem mythique dans Without a Clue.

25 décembre 2009: Sortie de Sherlock Holmes, où Guy Ritchie dépoussière l'icône en compagnie de Robert Downey Jr. et Jude Law.