Oubliez l'image romantique de Paris, les amoureux et la tour Eiffel. Aventurez-vous plutôt du côté des banlieues hors des circuits touristiques, le Paris des bagnoles qui crament et des couteaux qui volent bas. John Travolta a le crâne à nu et Jonathan Rhys Meyers prend l'accent américain, pour composer l'improbable duo d'agents secrets de From Paris with Love, du réalisateur français Pierre Morel.

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On l'a connu en pantalon blanc moulant sur une piste de danse disco et plusieurs années plus tard, en roi du high school aux cheveux gominés. Vincent Vega, mafieux héroïnomane de Pulp Fiction, a révélé son côté badass. Pour rester dans le registre fessier (!), rappelons-nous qu'il les avait généreuses dans le remake d'Hairspray, enfilant les robes XXL de la voluptueuse Edna, personnage créé avant lui par la non moins sensuelle Divine.

Se raser le chef, se faire pousser un «beigne» et jouer les justiciers aux gros bras? De la petite bière, pour John Travolta, le Charlie Wax de From Paris with Love.

«Pierre (Morel), Luc (Besson) et moi nous entendions sur l'importance du look, pour définir ce personnage. Nous inspirant des pages couvertures de Soldier of Fortune, nous avons décidé que la seule option, était de me raser la tête», relate John Travolta, lors de la rencontre de presse new-yorkaise de From Paris with Love.

Produite par le couple Luc Besson et Virginie Silla-Besson, cette comédie sanguinaire réalisée par Pierre Morel repose sur la rencontre entre James Reece, un doué mais naïf aspirant agent secret (Jonathan Rhys Meyers) et Charlie Wax, espion aux méthodes et à l'humour ... colorés.

«Reece s'attend à ce que son partenaire soit une sorte de James Bond sophistiqué. Il se retrouve plutôt face à face avec un mec qui, à part la Harley-Davidson, a tout d'un motard», s'amuse Jonathan Rhys Meyers, qui a pris une pause des Tudors pour frayer dans les bas-fonds de Paris.

«Nous avions une idée très claire du film et étions déterminés à ne pas laisser les questions d'argent et de principes freiner nos élans, évoque Luc Besson, qui ne voyait personne d'autre que Travolta pour exécuter les prouesses de Charlie Wax. Pour le réalisateur du Professionnel, From Paris with Love est à l'image des influences de ses créateurs. «J'écoute de la musique rap, dit-il, je mange des sushis, j'aime les films japonais, les restaurants chinois. Tout cela fait partie de ma culture.»

Faire sauter les têtes, toutes couleurs unies

Le réalisateur Pierre Morel reconnaît que le scénario de Luc Besson invitait à une certaine délinquance. «Par exemple, on se disait: essayons une scène où l'on tire sur la fille, juste pour voir. Sans prise de risques, cela resterait un film correct, mais sans plus.»

Pendant cette heure et demie, Charlie Wax et James Reece déciment la moitié de la population multiculturelle de Paris dans le but de faire avorter un attentat suicide terroriste. C'est que dans la Ville lumière de From Paris with Love, les bons gars sont des hommes blancs et les méchants, toutes couleurs unies. Or, Pierre Morel doute que cette vision des choses fasse des vagues.

«Quand tu fais un film d'action, il faut bien définir des bons et des vilains!» fait valoir le réalisateur qui doute que son film suscite la polémique. Il ne s'agit pas non plus d'un film sur le terrorisme, mais plutôt sur la relation entre ces deux mecs. Les personnages auraient été beaucoup moins manichéens si on avait voulu faire un film sérieux.»

Alors que Pierre Morel se défend bien d'avoir fait un film sur le terrorisme, John Travolta de son côté, énonce quant à lui l'exact contraire. «C'est le plus authentique des films sur le terrorisme qui ait jamais été réalisé, puisqu'il parle de l'impact des errances religieuses», estime l'acteur qui, quelques jours avant la conférence de presse, volait au secours des sinistrés haïtiens aux commandes de son Boeing 707.

L'amour et la foi aveugles. Et deux Yankees mal assortis pour nettoyer Paris de ses saletés. Un «Royal with Cheese», avec ça?

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Ce reportage a été réalisé à l'invitation des studios Lionsgate.