Elles s'appelaient The Runaways. Elles ont formé, en 1975, le premier groupe rock féminin. La réalisatrice de clips de Marilyn Manson et David Bowie porte leur histoire à l'écran, tandis que Kristen Stewart et Dakota Fanning portent sur leurs épaules les personnalités brûlantes de Joan Jett et Cherie Currie.

«Regardez, je tremble encore de rage!» Les journalistes qu'elle rencontrait mardi à New York ont regardé et vu. Vêtue, maquillée et tatouée de noir, la rockeuse Joan Jett - celle de Joan Jett and the Blackhearts et, auparavant, des Runaways - n'était, en effet, pas contente. La veille, un article avait été publié au sujet du film The Runaways, qui raconte l'histoire du premier groupe rock entièrement féminin, cofondé par Joan Jett en 1975. Un film qu'elle coproduit et que réalise Floria Sigismondi: «Le journaliste a écrit que Kim Fowley contrôlait le groupe. Si ça avait été un groupe formé de gars, il aurait écrit que Kim gérait le groupe... parce que c'est ce qu'il faisait. Gérer, pas contrôler!» Oui, Joan Jett était en colère. Car au-delà du message «Il faut suivre nos rêves», The Runaways parle d'une époque où «les filles pouvaient jouer de la guitare sèche mais pas de la guitare électrique. Pas parce qu'elles n'en étaient pas capables mais parce que c'était un interdit! Et c'était un interdit parce que le rock'n'roll implique le sexe. Et que l'éveil de la sexualité chez les femmes, c'est menaçant».

Bref, elle a eu à se battre pour arriver où elle est arrivée; et elle n'aime pas que ce combat soit minimisé. Même trois décennies plus tard. Elle n'avait pas 18 ans, alors. «Elle est fière de ce qu'elle a réussi, de ce qu'elle est devenue», note Kristen Stewart, qui se glisse dans la peau de la rockeuse. «Elle fait plus que ça, elle a carrément pris mon cerveau», balance Joan Jett.

Années 70

Il faut dire que les années 70 ont toujours fasciné la jeune comédienne révélée par Twilight: «Je suis nostalgique de ces années-là même si je ne les ai pas vécues», pouffe-t-elle. Elle n'a donc pas hésité quand Floria Sigismondi - qui a réalisé des clips des White Stripes, Marilyn Manson, Björk, etc. - lui a proposé d'incarner la rebelle qu'est Joan Jett.

«Quand j'ai vu Into the Wild, j'ai remarqué ses yeux. Les ados parlent peu mais expriment beaucoup par le regard. Le sien a cette qualité dont j'avais besoin pour incarner Joan à l'adolescence», fait la réalisatrice, qui voit son film comme une fable sur la persévérance en ce qui concerne Joan Jett et une fable sur la prudence en ce qui concerne Cherie Currie.

Cette dernière a été la chanteuse des Runaways pendant les cinq années qu'a duré la formation. Elle avait 15 ans quand elle a été recrutée par Kim Fowley et Joan Jett. Il leur fallait un visage angélique, une image sexy pour mettre à l'avant-plan. Cherie a été l'élue. Elle raconte son expérience dans une biographie que Floria Sigismondi a utilisée comme matériau de base au scénario du film The Runaways.

Pour interpréter Cherie, Dakota Fanning qui a pris plaisir à explorer les deux faces de l'interprète: «Joan était confiante en elle-même, sur scène et dans la vie. Cherie était différente selon qu'elle se trouvait sous les projecteurs ou à l'extérieur.» Vulnérable dans les coulisses, elle devenait bombe sensuelle dès qu'elle avait un micro bien en main: «Cherie m'a appris comment elle faisait ça», rigole Dakota Fanning. «Et Joan m'a montré comment bouger avec la guitare», s'amuse Kristen Stewart. Comment? Disons que le F-word a été utilisé pour décrire la relation entre l'instrument et celle qui le manie.

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The Runaways prend l'affiche demain. Les frais de voyage ont été payés par E1 Entertainment.