Il était écrit dans le ciel de New York - et d’Hollywood - que Carrie Bradshaw et ses amies repasseraient par le grand écran: malgré de mauvaises critiques, Sex and the City a été un succès au box-office. Les quatre mousquetaires sont donc de retour et, en cette période de crise économique, elles quittent la Grosse pomme pour Abou Dhabi. Leur mission: faire rêver leurs fans.


Pour le scénariste et réalisateur Michael Patrick King, le fondement du premier long métrage inspiré de la série Sex and the City était les retrouvailles des quatre filles qui avaient quitté le petit écran quatre années plus tôt. La pierre angulaire du deuxième: le public de ce film.

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«J’ai vu toutes ces filles et ces femmes qui se rendaient en bande à la projection, habillées comme si elles allaient à une fête, qui avaient pris un verre avant. Ce n’était pas une sortie au cinéma mais un party interactif. Je voulais, pour la suite, une continuité de ce party - et, surtout, ne pas répéter ce que nous avions fait dans le premier film», racontait celui qui a pris la barre de Sex and the City 2 et qui, en compagnie du quatuor d’actrices et de Chris (Mr. Big) Noth, rencontrait la presse au début de la semaine, dans le rayon de chaussures de Bergdorf Goodman.


Oui, qu’on se le dise, ça a été torture pour plusieurs représentant-e-s des médias, que d’être ainsi entouré-e-s de Manolo, René Caovilla, Chanel et autres Louboutin aussi hors de prix que glamour. Fin de la parenthèse.


Quand Michael Patrick King a commencé à écrire le scénario de cette suite, les États-Unis entraient dans la crise économique dont ils n’ont pas encore émergé. «Je ne suis pas banquier ni homme d’affaires, je fais des films. Et je me suis dit que mon rôle, dans les circonstances, comme Hollywood l’a fait au moment de la Grande dépression, était de faire rêver les gens, de leur offrir ces vacances extravagantes qu’ils ne pouvaient se payer. Je ne pense pas que mon rôle était d’envoyer Carrie vendre des pommes sous le pont de la 59e rue, mais plutôt de permettre à des milliers de femmes et à leurs amies de prendre, d’une certaine manière, des vacances en compagnie de ces autres copines que sont ces quatre dames.»


Et les quatre dames en question, Sarah Jessica Parker, Kim Cattrall, Cynthia Nixon et Kristin Davis d’abonder. Elles qui, après quelques semaines de tournage à New York, ont filé au Maroc qui, pour l’occasion, «incarne»  La ville et l’Émirat. Où elles sont invitées à passer quelques jours de rêve. Mais, on le sait, entre le rêve et le cauchemar, il n’y a souvent qu’un clignement d’œil. Dans les suites luxueuses, les souks et les dunes du désert, à dos de chameau plutôt que du sommet de leurs stiletto, bien loin de leur (et notre) New York, Carrie, Samantha, Miranda et Charlotte vont faire le point sur leur vie, qui a bien changé depuis les événements survenus dans le premier long métrage.
Leurs interprètes expliquent...


Sarah Jessica Parker
Carrie pose des questions: «son» Big a suggéré que, pour mettre du piment dans leur quotidien, ils pourraient avoir un appartement où, séparément, ils passeraient une couple de jours par semaine - pour, bien sûr, mieux se retrouver après. «Il y a eu une noce, maintenant il y a un mariage. Le film pose des questions sur les traditions - entre autres celle du mariage -, sur les raisons pour lesquelles nous les suivons et sur les façons dont nous pouvons les redéfinir pour nous. Je sais que les jeunes femmes, celles d’une autre génération, ne sont même pas conscientes que nous nous posons ce genre de questions. Nous avons reçu le cadeau que nos mères nous ont fait, et maintenant, nous sommes en plein dans ce processus de redéfinir notre rôle, notre place, notre rapport au travail, à la famille, à la société. Et c’est un privilège d’aborder ça de façon pas prêchi-prêcha dans Sex and the City», fait celle qui agit aussi à titre de productrice du film.


Cynthia Nixon
Miranda a enfin obtenu l’emploi de ses rêves. Elle n’est pas plus heureuse pour autant. «Qu’est-ce que vous faites quand vous avez enfin le poste dont vous rêviez, pour lequel vous vous êtes battue pendant des décennies, pour lequel vous êtes bien payée... et que vous vous sentez misérable - professionnellement parlant? Il y a quelque chose, là-dedans, auquel je peux m’identifier. Et ce quelque chose, c’est qu’en vieillissant, vous avez une meilleure idée de qui vous êtes, vous connaissez votre valeur et vous savez mieux ce qui est bon pour vous - et qui est nocif pour vous. Vous savez s’il vaut mieux se taire ou agir. Miranda s’est toujours définie par son travail, elle est une avocate. Mais elle comprend là que si elle est misérable en tant qu’avocate, il vaut probablement  mieux ne plus être avocate», explique Cynthia Nixon.


Kristin Davis

Charlotte s’est toujours imaginée en mère. En mère parfaite, on l’aura compris. La réalité la rattrape elle aussi, alors qu’elle partage son quotidien avec ses deux fillettes - et une nanny très (trop?) sexy. «Charlotte est extrêmement traditionnelle et elle a de grandes attentes par rapport à elle-même au sein des traditions qu’elle embrasse. Mais l’image parfaite qu’elle a en tête n’a rien à voir avec ce qu’elle vit. Elle ne sent pas à la hauteur, ce qui est normal quand on tente, comme elle, de contrôler ce qui n’est pas contrôlable. J’aime l’idée que ses amies, Miranda en particulier - même si elle n’a pas toujours accepté facilement les choix de vie de Charlotte - voit à travers la façade. Et que Charlotte la laisse traverser cette façade. C’est le fait d’être au loin, d’avoir ce sentiment de liberté, qui permet cette rencontre et mène leur relation à un niveau plus profond», raconte Kristin Davis.


Kim Cattrall
À 52 ans, la sulfureuse Samantha est aux prises avec... des changements hormonaux, disons, qui semblent aussi frapper Kim Cattrall, laquelle aura 54 ans cet été. Au sujet de la ligne dramatique de son personnage, l’actrice, qui partage le même sens de la répartie et le même franc-parler que Sam, résume: «Ménopause. Et je n’ai pas eu à faire de recherche sur le sujet.» Et elle assume fort bien la chose. Pour cause: elle est aussi fabuleuse que son personnage.


Chris Noth
Mr. Big, s’il n’est présent que dans la portion new-yorkaise (largement minoritaire en termes de présence à l’écran) du film, ne vit pas moins que les filles sa «traversée du désert». Il est confronté à la différence entre le mariage dans la théorie et le mariage dans la pratique. «Il y a un fossé entre ce que dit votre tête et ce qu’il y a dans votre cœur, l’idée est de trouver comment le franchir», fait celui dont le personnage aura aussi, à cause d’un certain incident, à trouver «comment transformer le poison qui peut tuer une relation en médecine qui la rendra plus forte et profonde». Il est big, Big!


Sex and the City 2 (Sexe à New York 2) prend l’affiche le 27 mai.

Les frais de voyage ont été payés par Warner Bros.