Comédienne au cinéma, au théâtre et à la télévision, Anne-Marie Cadieux agira comme membre du jury du 34e FFM, du 26 août au 6 septembre. Cinéphile depuis toujours, elle évoque son enthousiasme de participer à cette grande fête du cinéma au cours de laquelle elle verra les 20 films de la sélection officielle.

«Être membre du jury, c'est un peu comme entrer au monastère, dit Anne-Marie Cadieux. Il faut être très éveillé. Je le fais pour l'amour du cinéma. Il y a la dimension artistique. Ça me permet de découvrir de nouveaux cinéastes. Quand j'étais jeune, j'allais voir cinq films par jour au FFM, car je savais qu'on ne les reverrait plus à l'affiche. Et puis, il y a la dimension humaine: rencontrer les membres du jury, c'est enrichissant.»

Deux des 17 longs métrages dans lesquels elle a joué, de Robert Lepage et Toi de François Delisle, ont ouvert le FFM, en 1997 et en 2007. Elle est ravie que Louis Bélanger, pour qui elle a joué dans Le génie du crime en 2006, présente son Route 132 en ouverture du 34e FFM. Et elle se réjouit que le festival de Serge Losique reprenne du poil de la bête cette année avec une programmation de 430 films très variée et avec la venue de 70 réalisateurs étrangers et de quelques vedettes.

«Je trouve que c'est une bonne cuvée, dit-elle. Le FFM a eu des hauts et des bas, mais, cette année, il est très dynamique. Que les institutions aient recommencé à le subventionner, c'est bien. Il y a une forte présence francophone. La présence du cinéma japonais est aussi assez forte, ça va être toute une découverte. Le film The Land of the Astronauts de l'Américain Carl Colpaert semble intéressant. J'ai hâte de voir Le mariage à trois de Jacques Doillon, un cinéaste que j'aime beaucoup. Et puis, il y a les deux films québécois, celui de Louis et Tromper le silence de Julie Hivon.»

Après le FFM, elle va commencer les répétitions du Dieu du carnage, pièce de Yasmina Reza mise en scène par Lorraine Pintal au TNM en novembre et en décembre. On pourra aussi la voir au grand écran dans le film du Français Claude Miller, Voyez comme ils dansent, une histoire qui se déroule au Québec.

Comblée

Anne-Marie Cadieux est comblée. Elle mène de front tournages, pièces et séries télé. Quand La Presse l'a rencontrée, elle sortait d'une postsynchro avec Claude Miller. Elle raconte qu'il l'a remarquée l'an dernier quand elle a joué dans Sextett au Théâtre du Rond-Point, à Paris.

«Il était venu me voir, car il s'intéresse au théâtre. J'ai eu cinq jours de tournage avec lui. C'était unique. Un autre style de plateau. Le voir travailler était passionnant.»

Après The Trotsky, elle a tourné dans un autre film de Jacob Tierney, Notre-Dame-de-Grâce, où elle joue le rôle d'une alcoolique. Ces expériences avec Tierney peuvent-elles lui ouvrir des portes américaines ou canadiennes-anglaises? «Je n'ai pas de rêve de carrière en anglais, dit-elle. J'aime bien travailler en français.»

Anne-Marie Cadieux adore aussi ses expériences à la télévision (Trauma, Yamaska). «Je fais du cinéma et je suis toujours fidèle au théâtre, mais la télé au Québec, c'est important. C'est notre façon d'entrer chez les gens. On est alors très près du public. Pour moi, c'est bien de pouvoir équilibrer tout ça.» Elle tenterait bien sa chance aussi en France. Cinéma, théâtre, tout est possible.

C'est d'ailleurs pourquoi elle a hâte d'assister à la classe de maître de Gérard Depardieu qu'il offrira au public le 6 septembre à 14h. Pour apprendre et écouter, encore et toujours. «Depardieu, c'est presque de l'ordre du mythique, dit-elle. Il a tourné avec les plus grands, dans tous les genres de films et en étant bon dans tous ces genres. Peu d'acteurs ont une telle expérience. C'est un monument. On a des choses à apprendre de lui et c'est un homme qui défend le cinéma. Et puis, il nous étonne toujours...»