Imaginez un mélange entre les Goonies, les Gremlins, La planète des singes et les deux premiers films de la série Aliens. Ajoutez-y une trame sonore composée par le duo Basement Jaxx, avec quelques incursions dans le gangsta rap, et vous obtenez Attack the Block, une étonnante production britannique à petit budget.

Le réalisateur et scénariste Joe Cornish, dont c'est le premier long métrage, a planté son histoire à la Quentin Tarantino dans le sud de Londres, plus précisément dans un HLM glauque où sévit un gang de rue. Des ados à casquettes et à kangourous qui s'expriment dans un slang britannique très opaque et qui piquent les sacoches à de gentilles dames.

Alors que nos voyous en BMX détroussent une infirmière habitant dans leur immeuble, une météorite tombe du ciel. Surprise: une créature visqueuse en sort et les attaque. Les truands prépubères tuent la bestiole et la transportent fièrement au dernier étage de leur tour d'habitation, où habite un revendeur de marijuana.

Grave erreur. La pluie de météorites arrose encore plus fort leur quartier et, cette fois-ci, ce sont d'horribles monstres à pelage noir et aux dents fluorescentes qui en émergent. Des bêtes violentes, menaçantes qui convergent toutes vers la fameuse tour d'habitation infernale, celle de nos petits voyous.

Réussiront-ils à combattre cette invasion extraterrestre? Et pourquoi les bibittes maléfiques s'en prennent-elles à eux et à personne d'autre? Mystère.

Film surprenant

Aucun acteur connu ne joue dans ce film surprenant, qui a fait un malheur au dernier festival South by Southwest à Austin, au Texas. Un film de science-fiction à la fois drôle, épeurant et gore, qui a connu un beau succès critique en Angleterre.

«Nos monstres sont très old school. Aujourd'hui, toutes les créatures de films sont conçues à l'aide d'ordinateurs. Moi, les images de synthèse et le 3D, ça me lasse. Nos extraterrestres à nous manquent de détails. Et j'aime ça. J'aime les Critters, E.T. et les Gremlins», explique le réalisateur d'Attack the Block, Joe Cornish, rencontré à Santa Monica au début du mois.

Parmi ses influences, Joe Cornish jette, pêle-mêle, John Williams, John Carpenter, le film de zombies de Shaun of the Dead de son ami Edgar Wright et les premières réalisations de Steven Spielberg. «J'aime les premiers films de Spielberg. On ne sait jamais à quoi s'attendre», poursuit le réalisateur londonien.

Joe Cornish, 42 ans, ne croit pas que ses dialogues écrits «en british de la rue», et qui confèrent à Attack the Block une dimension hyper réaliste, nuiront à la carrière nord-américaine du film.

«Les jeunes aiment se créer des langages que les adultes ne comprennent pas. C'est normal pour eux. Nous avons quand même limité leur banque de mots», confie Joe Cornish.

Les frais de voyage de ce reportage ont été payés par Sony.