En l’espace de quelques semaines, Jonathan Majors sera devenu une superstar. Ses brillantes performances dans Ant-Man and the Wasp : Quantumania et Creed III, qui prend l’affiche le 3 mars, démontrent qu’il est l’un des acteurs les plus remarquables des dernières années. Entrevue.

Si vous aviez besoin d’une confirmation de son profil d’étoile montante, le comédien de 33 ans fait partie des 12 talentueux artistes en couverture de la 29e édition annuelle consacrée à Hollywood du magazine Vanity Fair. Selena Gomez, Austin Butler et Ana de Armas sont notamment à ses côtés.

IMAGE TIRÉE DU SITE DE VANITY FAIR

Jonathan Majors est en haut, à gauche

Révélé en 2019 dans le film The Last Black Man in San Francisco, Jonathan Majors a gagné en notoriété l’année suivante en décrochant l’un des rôles principaux de la série Lovecraft Country. Bien que HBO ait mis fin à ce drame d’horreur après une seule saison, l’Américain s’est démarqué par la finesse de son jeu. Il a d’ailleurs obtenu quelques citations, dont une aux prix Emmy.

Il a ensuite été recruté par les studios Marvel pour incarner Kang, un homme capable de voyager dans le temps et les univers. Lors d’une conférence de presse virtuelle à laquelle La Presse a assisté, Jonathan Majors a expliqué ce qui distingue principalement son personnage : « Il existe de multiples versions de Kang, des variants, qui occupent différents univers et qui ont des intentions différentes. Ce sont tous des êtres différents, mais il y a quelque chose qui les relie. » Les téléspectateurs ont découvert une première version de celui-ci – appelée He Who Remains – en 2021, dans le dernier épisode de la série Loki. Sa prestation captivante et théâtrale donnait un avant-goût fort prometteur de ce qu’il allait offrir dans Ant-Man and the Wasp : Quantumania.

PHOTO FOURNIE PAR MARVEL STUDIOS

Jonathan Majors dans la peau de Kang dans Ant-Man and the Wasp : Quantumania

Le plus récent volet de l’Univers cinématographique Marvel (MCU) a reçu un accueil tiède, mais les commentaires, autant des fans que des critiques, par rapport au supervilain joué par Majors sont dithyrambiques. Il reprendra assurément le rôle dans Avengers : The Kang Dynasty, en 2025, mais peut-être aussi dans d’autres titres d’ici là.

Un rôle familier

En attendant, Jonathan Majors monte dans l’arène sous les traits de Damian Anderson pour affronter Adonis Creed dans le troisième film de la série, cette fois réalisé par Michael B. Jordan, qui tient toujours le rôle-titre.

Donnie et Dame sont des amis d’enfance qui ont vu leur vie prendre des trajectoires différentes à la suite d’un évènement. Alors que Creed est, comme son père, devenu un grand boxeur, en plus de fonder une famille, Anderson a purgé une longue peine derrière les barreaux.

« Certaines personnes sont plus près l’une de l’autre que des frères ou des sœurs, mais qu’arrive-t-il lorsque leur relation se détraque ? expose Jonathan Majors en entrevue virtuelle avec La Presse. Dans le film, nous explorons l’amitié, les choses qui nous unissent, les expériences qui font qu’on tisse des liens, ce que nous devrions conserver en prenant de l’âge et ce que nous devrions laisser derrière. Chacun de nos personnages le fait à sa façon. »

PHOTO ELI ADE, FOURNIE PAR METRO GOLDWYN MAYER PICTURES

Jonathan Majors joue le rôle de Damian Anderson dans Creed III.

En tournant les pages du scénario de Creed III, celui qui a étudié à l’École des arts de l’Université de la Caroline du Nord a rapidement trouvé l’inspiration. « Damian est la combinaison de trois personnes : un des meilleurs amis du cinéaste Ryan Coogler ; moi-même et mes propres expériences ; puis mon beau-père, qui a passé 15 ans en prison avant de rencontrer ma mère et de devenir la figure paternelle chez nous, confie Majors. J’ai été témoin de sa réhabilitation ; de son état d’esprit, alors qu’il tentait d’affronter ses démons tout en étant en “liberté”, coincé à la maison avec un bracelet à la cheville. Je lisais le scénario et je me disais : “Tout ça m’est familier. Je l’ai vu !” »

Je cherche toujours à rendre mon personnage le plus concret possible, mais dans ce cas-ci, l’inspiration vient d’un homme qui venait me chercher à l’école, qui m’a vu jouer au théâtre. Je connais cette personne.

Jonathan Majors, au sujet de son personnage dans Creed III

Jouer les vilains

Lorsque nous avons interviewé Kathryn Newton, qui interprète Cassie Lang dans Quantumania, elle nous a dit que « Jonathan a une énergie et un magnétisme exceptionnels, en plus d’un grand souci du détail », avant d’ajouter qu’après avoir vu le film, elle voulait « à la fois lui faire un câlin et le frapper en plein visage ». « Je pense que ce sont deux choses que tu dois provoquer pour incarner le méchant ultime », disait-elle.

Est-ce aussi l’objectif de celui qui donne vie à Kang et à Damian ? « Le solipsisme, soit un seul point de vue, ne m’intéresse pas. Je crois que nous, les humains, sommes la chose la plus complexe du monde. Mon travail, ma mission est toujours de mettre de l’avant cette complexité afin que le plus de personnes possible se sentent interpellées. »

Si l’objectif de l’art est de rejoindre les gens, pourquoi ne se limiter qu’au héros ? Lorsque je suis l’opposition, je veux la rendre la plus humaine possible. Je veux que vous aimiez Damian et que le vous détestiez.

Jonathan Majors

Frapper et encaisser avec confiance

Les scènes de combat des Creed précédents ont été saluées pour leur qualité et leur dynamisme. Jonathan Majors assure que celles du troisième chapitre sont époustouflantes.

PHOTO ELI ADE, FOURNIE PAR METRO GOLDWYN MAYER PICTURES

Jonathan Majors est au sommet de sa forme dans Creed III.

« Tourner les scènes de combat était intense, mais nous étions prudents. Cela dit, Mike [Michel B. Jordan] a reçu des coups. J’ai reçu des coups. Tout le monde a été frappé, on ne peut pas vraiment y échapper, révèle l’acteur. Les chorégraphies étaient brillantes et bien planifiées, mais c’est grâce au soutien de toute l’équipe que nous avons pu y aller à fond et même improviser. »

« Je n’ai jamais été aussi physiquement en symbiose avec un autre acteur que Mike. On s’accordait une telle confiance qu’il pouvait foncer sur moi avec toute sa force et sa détermination, puis je répliquais avec autant d’intensité, boom, bang, bang, bang boom boom boom boom boom…, mime Majors avec ses poings. Travailler de cette façon a permis à deux acteurs de vraiment faire l’expérience du pugilat, et donc de comprendre pourquoi les boxeurs ressentent cette proximité après un combat. Sentir toute la force d’une autre personne, survivre et lui en redonner tout autant, je n’avais jamais vécu ça avant. Je crois que cette énergie et cette confiance ont aidé à bien raconter l’histoire de ces deux personnes. »

Creed III prend l’affiche le 3 mars.