Le cinéaste montréalais Santiago Menghini signe son premier long métrage avec No One Gets Out Alive (Personne ne sort d’ici vivant), film d’horreur qui sera diffusé sur Netflix et dans lequel une femme originaire du Mexique récemment débarquée à Cleveland affronte mille et un dangers. Entrevue.

Qu’est-ce que la réalisation d’un premier long métrage représente pour vous ?

C’est une étape importante dans ma carrière, après plusieurs courts métrages dans les dernières années. Voilà un grand pas franchi. Et le fait de travailler avec la société de production The Imaginarium Studios [fondée par l’acteur Andy Serkis] et Netflix représente aussi une grande réalisation. J’en suis très fier. Il me reste à espérer que le public aimera le résultat.

Le film est une adaptation du roman d’Adam Nevill. Qu’avez-vous trouvé d’inspirant dans celui-ci ?

Il y a dans cet ouvrage un ton, une ambiance qui me plaisaient beaucoup. Je me suis inspiré d’autres films adaptés des romans de Nevill, tel The Ritual. Ce fut une excellente référence stylistique. Par ailleurs, il y a une différence importante dans le scénario, où le personnage central est une immigrante. Étant moi-même un immigré originaire du Brésil, je comprenais ce besoin d’assimilation, d’ajustement à de nouvelles réalités. J’ai pu explorer cet angle. On vit avec une certaine incertitude envers soi-même en débarquant dans un nouveau pays. On doit redécouvrir qui on est et s’ajuster à son nouvel environnement.

Dans le film, l’histoire se déroule à Cleveland. Pourquoi cette ville ?

Dans le roman, l’histoire se passe à Birmingham, au Royaume-Uni [ville natale d’Adam Nevill]. Nous cherchions une ville aux États-Unis ayant un parcours semblable. C’est le cas de Cleveland, une ville de la Rust Belt qui, comme Detroit, a beaucoup d’histoire, mais a connu d’importantes difficultés économiques. Pour moi, c’était le meilleur endroit pour situer l’histoire. Nous avons tourné à Cleveland et en Europe de l’Est.

Le cinéma d’horreur semble être devenu votre genre de prédilection. Pourquoi ?

[Rires] C’est quelque chose qui a pris de plus en plus de place. À l’origine, je n’étais pas un fan de ce genre, mais au fil de mon évolution comme cinéaste, je me suis rendu compte qu’on pouvait beaucoup développer son style avec le cinéma d’horreur.

PHOTO FOURNIE PAR NETFLIX

Santiago Menghini

J’ai étudié beaucoup de films d’horreur et j’ai constaté que tout ce que j’aime au cinéma peut s’accomplir à travers ce genre. Je pense, par exemple, à une narration visuelle forte avec des tensions, du suspense, etc.

Santiago Menghini

Il y a des références à la fête mexicaine du Jour des morts (2 novembre) dans votre film, n’est-ce pas ?

Il y a indéniablement des références à la culture latino-américaine et mexicaine entourant la mort. Le Jour des morts constitue une inspiration, mais ce qui se trouve dans l’histoire est plus large que cela.

En quoi la comédienne Cristina Rodlo répondait-elle au personnage central d’Ambar ?

Je ne connaissais pas cette actrice, mais dès notre première rencontre, lui donner le rôle a eu du sens à mes yeux. Elle avait tous les attributs requis pour créer un personnage qui est un mélange de force et de vulnérabilité. Elle était parfaite pour jouer Ambar.

Vous êtes un spécialiste des effets visuels et il y en a beaucoup dans le film…

J’ai beaucoup travaillé sur les effets visuels à Montréal durant des années. J’ai participé à toutes sortes de petits projets, à des films indépendants, et je suis devenu à l’aise dans ce domaine. Dans le film, il y a vraiment beaucoup d’effets spéciaux et j’ai eu beaucoup de plaisir à travailler avec des entreprises spécialisées. Pour moi, c’est devenu très naturel.

Avec Dominique Dussault et Jonah Malak, Santiago Menghini a fondé la société de production Nemesis Films (Nadia, Butterfly), en 2012. Il travaille actuellement à plusieurs projets, dont une adaptation en long métrage de son court intitulé Milk, sorti en 2016. La société New Line Cinema, de Los Angeles, en a acquis les droits d’adaptation.

No One Gets Out Alive sera offert sur Netflix à compter du 29 septembre.