Cette citation pleine de sens est de Meng’er Zhang, qui incarne Xialing dans Shang-Chi and the Legend of the Ten Rings.

Qui ? Dans quel film ? C’est quoi, la légende des 10 anneaux ? Commençons par répondre à ces questions avant d’aller plus loin.

Meng’er Zhang est une actrice de théâtre chinoise à qui La Presse a parlé lors d’une rencontre virtuelle. Shang-Chi and the Legend of the Ten Rings est son premier film et elle y joue la sœur du personnage-titre.

PHOTO JASIN BOLAND, FOURNIE PAR LES STUDIOS MARVEL

Meng’er Zhang incarne Xialing, la sœur du héros-titre dans Shang-Chi and the Legend of the Ten Rings.

Xialing est une femme très forte qui semble à première vue inapprochable, mais qui a une sensibilité et une vulnérabilité cachées profondément en elle. Sa relation avec Shang-Chi [Simu Liu] commence avec beaucoup de coups de poing et de coups de pied, mais il y a toujours de l’amour entre frangins.

Meng’er Zhang

Ce ne sont pas les combats qui manquent dans le film de Destin Daniel Cretton (Just Mercy, Short Term 12), qu’il a scénarisé avec Dave Callaham et Andrew Lanham. Le trio a obtenu le mandat de raconter les origines du premier maître de kung-fu de l’univers cinématique Marvel (MCU). Comme c’est souvent le cas, elles diffèrent passablement de celles des bandes dessinées originales. Créé en 1973, Shang-Chi est le fils de Fu Manchu – oui, celui à la fameuse moustache –, mais puisque Marvel ne possède plus les droits de ce personnage et qu’il est de toute façon associé à de nombreux stéréotypes, son père au grand écran est le puissant Wenwu (Tony Leung), détenteur depuis un millénaire des dix anneaux et leader du gang du même nom. Ces anneaux lui donnent une force surhumaine et une vie quasi éternelle. Avec son groupe d’assassins, il fait la pluie et le beau temps autant dans le milieu du crime organisé que dans les hautes sphères politiques. Rappelons que ce sont des membres des Dix anneaux qui ont enlevé Tony Stark au tout début d’Iron Man, premier film du MCU.

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Tony Leung (Wenwu), Meng’er Zhang (Xialing), Simu Liu (Shang-Chi) et Awkwafina (Katy) dans une scène de Shang-Chi and the Legend of the Ten Rings

Sans trop en révéler, disons que la relation entre Wenwu et ses enfants est tendue depuis plusieurs années. On rencontre d’abord Shang-Chi à San Francisco, loin de sa famille. Il travaille avec sa meilleure amie (Awkwafina) et n’a rien d’un superhéros. « J’aime qu’il n’obtienne pas ses pouvoirs en se faisant asperger par des produits chimiques. Il est à la quête de la découverte de soi et de l’acceptation de la douleur qu’il fuit depuis sa jeunesse. Il doit accepter le bon et le mauvais de son passé et accepter qu’ils font partie de lui, a expliqué Destin Daniel Cretton, lors d’une conférence de presse virtuelle à laquelle La Presse a assisté. Je crois que tous les humains passent par là, d’une certaine façon. »

Des parcours uniques

À l’image du héros principal, Simu Liu et Meng’er Zhang ne semblaient pas destinés à obtenir des rôles centraux dans une grande production hollywoodienne. Cette dernière a envoyé une vidéo d’audition sans savoir qu’il s’agissait d’un film des studios Marvel. « J’adore jouer ! Ma mère était comédienne et mon père fabriquait des décors, alors je suis née sur les planches. J’ai ça dans le sang ! », confie l’actrice, qui a trouvé son mari Yung Lee, de l’équipe des cascades, sur le plateau de tournage.

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Le réalisateur et coscénariste Destin Daniel Cretton avec le comédien Simu Liu, qui joue le rôle de Shang-Chi

En plus de cette rencontre fort heureuse, Meng’er Zhang s’est sentie extrêmement privilégiée de côtoyer des acteurs de la trempe de Tony Leung, Michelle Yeoh et Sir Ben Kingsley. Ce dernier, qui a aussi une longue carrière sur les planches, lui a d’ailleurs donné un conseil afin de mieux saisir la distinction entre le théâtre et le cinéma.

Il m’a dit : ‟Lorsqu’on est sur une scène, on peint des paysages. Lorsqu’on est devant les caméras, on peint des portraits.” C’est tellement beau et j’ai soudainement tout compris !

Meng’er Zhang

Simu Liu avait quant à lui passablement d’expérience en télévision avant de décrocher le rôle qui a changé sa vie. L’Ontarien d’origine chinoise a incarné Jung, l’un des personnages principaux de la série Kim’s Convenience, pendant cinq ans. Reste qu’il « n’était qu’un acteur de Toronto qui ne s’était jamais permis d’imaginer d’être un jour dans le MCU ».

Cela ne l’a quand même pas empêché d’envoyer, à la fin de 2018, un tweet demandant à Marvel de « discuter » de Shang-Chi. La sortie du film venait d’être annoncée par les studios et Simu Liu envoyait, un peu à la blague, une bouteille à la mer. Lors de la conférence de presse qui a eu lieu il y a une dizaine de jours, il a avoué qu’il ne sait toujours pas si son message a été vu par les hautes instances des studios Marvel. Kevin Feige, le président, était là pour lui répondre : « Je n’ai pas vu passer ce tweet, mais c’est ton talent d’acteur, ton professionnalisme, tes nombreuses auditions et rencontres avec nous qui t’ont donné le rôle. » Destin Daniel Cretton a tout de même ajouté : « Mais je crois que l’univers a vu ton message. »

Lisez le message sur Twitter

Des sous-titres qui ont du sens

Pour une production à grand déploiement, Shang-Chi and the Legend of the Ten Rings comprend de nombreux dialogues en mandarin, donc sous-titrés. « Notre raisonnement par rapport à la langue qui devait être utilisée a toujours été justifié par la langue que parleraient naturellement les personnages selon les situations, explique Destin Daniel Cretton. Ils sont tous bilingues ou trilingues, alors ils s’expriment de la manière qui a le plus de sens pour eux. »

La culture asiatique est mise de l’avant dans le film autant par la langue, la distribution, l’histoire, l’action, les costumes et les lieux. « La représentation des Asiatiques est très importante pour moi, souligne Meng’er Zhang. Les jeunes Asiatiques qui ont grandi en Occident ont maintenant des superhéros qui leur ressemblent. Je suis super fière ! »

En salle ce vendredi