Une nouvelle offre de cinéma en salle sera à la disposition des Montréalais et des cinéphiles dès le 1er septembre, alors que l’organisme Cinéma Public s’installera à la Casa d’Italia avec une programmation moderne et éclectique.

L’organisme codirigé par Roxanne Sayegh et Aude Renaud-Lorrain, qui ont auparavant travaillé au Cinéma Moderne, proposera une programmation de films à voir du mercredi au dimanche. La programmation mensuelle comptera une vingtaine de titres répartis à raison de 12 projections par semaine.

La soirée de lancement du 1er septembre se fera avec la projection du long métrage Il n’y a pas de faux métier, d’Olivier Godin. Le film, qui a connu sa première mondiale au Festival du nouveau cinéma en octobre 2020, est qualifié de « conte ludique et délirant aux retournements inattendus ».

Dans les premiers jours suivant le lancement, on verra une variété de titres québécois et internationaux tels le documentaire Apatrides, de Michèle Stephenson, le drame La déesse des mouches à feu, d’Anaïs Barbeau-Lavalette, Beans, de Tracey Deer, Wuhan Wuhan, de Yung Chang, un portrait documentaire de la métropole chinoise, première grande ville à être frappée par la COVID-19, le film français Thalasso, de Guillaume Nicloux, et plusieurs autres.

« Cinéma Public est un organisme qui souhaite se mouler aux besoins d’un public d’aujourd’hui en matière de consommation cinématographique », résume Roxanne Sayegh, qui travaille depuis de nombreuses années dans le domaine. Tout en cherchant un point d’ancrage permanent, Cinéma Public veut tout aussi bien occuper différents lieux et aller à la rencontre des publics ailleurs au Québec par l’intermédiaire de sa plateforme en ligne (cinemapublic.ca).

Ainsi, au cours de l’été, Cinéma Public a réalisé 32 projections au Livart, rue Saint-Denis. À l'automne, l’organisme s’installe à la Casa d’Italia, lieu emblématique de la Petite Italie. Sis au 505, rue Jean-Talon Est et inauguré en 1936, le bâtiment est considéré comme le premier centre communautaire italien ouvert à Montréal.

C’est à l’invitation de Giuliana Fumagalli, mairesse de l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, que les deux codirectrices ont découvert les lieux et pris contact avec les dirigeants de l’administration de la Casa d’Italia.

J’ai visité l’endroit et j’ai été agréablement surprise par la salle multimédia déjà équipée pour le cinéma avec des sièges adéquats et des panneaux acoustiques. On va apporter nos équipements pour améliorer le son et avoir un écran plus grand.

Roxane Sayegh

La mairesse de l’arrondissement salue aussi l’arrivée de ce nouveau cinéma. « Cela nous donne un lieu qui sort des endroits traditionnels pour bonifier l’accessibilité au cinéma indépendant. C’est un élargissement de l’offre culturelle, ce que je vais toujours encourager », dit Mme Fumagalli.

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Roxanne Sayegh et Aude Renaud-Lorrain, codirectrices de Cinéma Public, installeront leurs pénates l'automne prochain à la Casa d’Italia. Elles ont toujours le projet de trouver un lieu d’ancrage permanent pour leurs activités, mais veulent perpétuer l’idée de tenir des activités décentralisées.

Si l’amphithéâtre compte autour de 80 sièges, ce sont ceux de la portion centrale (une quarantaine) qui seront utilisés pour la salle de cinéma. C’est là que les cinéphiles auront la meilleure vision, ajoute-t-on. Le public visé est celui des environs immédiats. « Le quartier est super intéressant. Nous sommes à la croisée de la Petite Italie, de Villeray et de La Petite-Patrie », dit Mme Sayegh.

Et la programmation ?

Et la programmation ? De quoi sera-t-elle constituée ? À quoi doivent s’attendre les cinéphiles ?

Aude Renaud-Lorrain répond que la structure sera bien définie (des séances à compter de 16 h 30 du mercredi au dimanche avec 50 séances par mois), mais que la programmation sera diversifiée tant dans ses titres que dans la façon de présenter chacun d'eux.

Ce sera une programmation différente de la classique. Une programmation qu’adoptent certains cinémas comme la Cinémathèque québécoise et Cinéma Moderne en ce sens que certains films seront projetés quelques fois par semaine, mais dans un horaire varié, en fonction de la population et de ses habitudes.

Aude Renaud-Lorrain

Mme Renaud-Lorain ajoute : « On veut apporter aux gens des nouveautés, mais aussi des rétrospectives, des films restaurés, des films de l’international, avoir des invités, des premières québécoises, être proches de la communauté cinématographique. »

Aux titres mentionnés ci-haut, ajoutons le drame historique roumain Malmkrop, de Cristi Puiu, présenté à la Berlinale en 2020, Zola, de Janicza Bravo, comédie noire américaine, et Beau travail, de Claire Denis, en version restaurée. Le dimanche, la programmation mettra l’accent sur des films familiaux. Ainsi, dès le dimanche 5 septembre, on présentera Pinocchio, de Matteo Garrone, mettant en vedette Roberto Benigni.

Par ailleurs, Cinéma Public est déjà associé à certains festivals et continuera à le faire sous différentes formes dans les mois à venir. Par exemple, son site internet abritera la portion virtuelle du festival Stop Motion de Montréal (10 au 19 septembre).

Parallèlement à cette annonce pour l’automne, Cinéma Public cherche toujours un lieu permanent pour s’ancrer et être proche de la population. Mme Sayegh laisse entendre qu’elle est très active dans ce dossier et espère avoir de nouvelles annonces à faire avant longtemps.

« On aimerait s’ancrer dans un quartier de Montréal et on pense qu’il y en a plusieurs qui pourraient recevoir un nouveau cinéma, dit-elle. On y travaille. Mais d’ici là, on a envie d’être présents sur grand écran de façon continue et de programmer des films. Dans cet esprit, Villeray [avec la Casa d’Italia] nous semble un quartier des plus intéressants. »