Venue prononcer ses vœux dans un couvent en Italie, une religieuse américaine se retrouve enceinte par immaculée conception.

Roulant sa bosse depuis une quinzaine d’années, vedette de séries ultrapopulaires, dont The Handmaid’s Tale, Euphoria et The White Lotus, Sydney Sweeney a tout pour devenir une star de cinéma incontournable. Il est toutefois dommage qu’elle jette son dévolu sur des films dont la qualité laisse grandement à désirer, tels Anyone But You et Madame Web.

Chez Michael Mohan, qui l’a dirigée dans la série Everything Sucks ! et The Voyeurs, thriller ne cassant pas la baraque, la blonde actrice se donne corps et âme dans le rôle de Cecilia, jeune Américaine venue prononcer ses vœux dans un couvent en Italie. Provoquant la jalousie des jeunes novices avec son air angélique et sa beauté de vierge préraphaélite, la novice baragouinant à peine la langue de Dante suscite bientôt l’intérêt du père Sal Tedeschi (le ténébreux Álvaro Morte, vu dans La Casa de papel), surtout lorsqu’elle se retrouve enceinte par immaculée conception.

Le plus grand mystère d’Immaculate (Immaculée, en version française) réside dans la volonté de Sydney Sweeney qui, 10 ans après avoir passé une audition pour ce drame d’horreur où l’on tente de remettre au goût du jour le film de nonnesploitation, en est devenue la productrice, a demandé à Andrew Lobel de remanier son scénario et a engagé Mohan pour le mettre en scène. Outre le plaisir de jouer une innocente qui se transforme en une violente furie le temps de quelques scènes bien dégoulinantes, lesquelles provoquent davantage le rire que l’effroi, peu d’éléments du long métrage s’avèrent dignes d’intérêt.

Certes, l’aspect décati des décors médiévaux et l’ambiance délétère qui y règne, de même que les figures inquiétantes qui y circulent, n’ont rien à envier à The Devils, de Ken Russell, à The Demons, de Jesús Franco, ni même à Benedetta, de Paul Verhoeven. Là où le bât blesse gravement, c’est dans le scénario de Lobel auquel on semble avoir arraché des pages. À moins que certaines scènes aient été sacrifiées sans raison dans la salle de montage. Ou que personne dans le lot ne maîtrise l’art de l’ellipse.

De fait, si Michael Mohan s’est plutôt bien acquitté de sa tâche, il semble s’être peu soucié que le récit soit cohérent ou pas. Après un prologue où une jeune nonne se retrouve enterrée vivante, un suicide en plein jour et une disparition suspecte, l’histoire de cette brebis égarée en pleine campagne italienne se déroule si laborieusement qu’Immaculate paraît être une longue bande-annonce où l’on aurait collé à l’emporte-pièce les moments se voulant effrayants. Et pour couronner le tout, on nous balance une finale aussi abrupte que risible.

En salle

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Immaculate (V. F. : Immaculée)

Drame d’horreur

Immaculate (V. F. : Immaculée)

Michael Mohan

Sydney Sweeney, Simona Tabasco, Álvaro Morte

1 h 29

2/10