Sophie, cheffe québécoise établie à Brooklyn, est très amoureuse de Gordon, professeur d’anglais au secondaire. Lorsqu’elle reçoit une offre d’emploi d’un restaurant gastronomique du Vieux-Québec, elle lui demande de l’accompagner pour rencontrer sa belle-famille. Gordon ignore qu’il vivra un choc culturel et devra faire face au passé de son amoureuse.

Pour réussir une comédie romantique, il faut s’attacher aux amoureux. Dans French Girl (Chez les beaux-parents, en version française), Gordon (Zach Braff, perdu) est un type qui se met constamment les pieds dans les plats et possède peu de charisme. Durant deux heures, on se demande une chose : qu’est-ce que peut bien lui trouver Sophie (Evelyne Brochu, correcte) que sa famille et l’auteur de ces lignes ne voient pas du tout ?

Bien sûr, l’amour a ses raisons. Encore faut-il que les amoureux soient crédibles, et leur histoire, un brin vraisemblable.

James A. Woods et Nicolas Wright, deux acteurs originaires de Montréal qui travaillent à Hollywood, signent ici leur premier long métrage. On ne les a jamais vus jouer. Or, derrière la caméra, ils sont dépourvus d’instinct et leur réalisation est poussive. Au début du film, l’action se déroule à Brooklyn. Lorsque Gordon part au boulot à vélo, on le voit traverser le Vieux-Port, le square Saint-Louis, puis stationner sa bécane à côté d’une borne BIXI ! Un détail qui peut déranger certains cinéphiles montréalais...

Gordon prend l’avion pour se rendre à Québec, malgré sa terrible phobie des airs, et débarque à la campagne dans la ferme centenaire et bucolique de sa belle-famille (ses beaux-parents sont incarnés par Luc Picard et Isabelle Vincent). Ces deux interprètes de talent font de leur mieux, avec des personnages approximatifs.

On découvre ensuite que la patronne du resto est l’ex-blonde de Sophie. Une « foodie » ravissante mais très contrôlante, défendue par Vanessa Hudgens qui surjoue de bout en bout. Et le scénario n’explique pas la bisexualité de Sophie.

Si le choc culturel de Gordon est grand, notre stupéfaction l’est encore davantage. L’intrigue de cette comédie est tarabiscotée et ses personnages, loufoques. D’ailleurs, le seul « personnage » crédible est le Château Frontenac. Qu’on filme sous tous ses angles et à moult reprises. Impossible de le rater !

En 2022, Caramel Films a aussi produit Arlette qui se déroule en bonne partie au même hôtel. Ça sent la commandite. Souhaitons que l’image du Québec, que ce producteur et nos bailleurs de fonds veulent diffuser au grand écran, ne se limite pas à ces cartes postales et un hôtel de luxe.

En salle

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French Girl (V. F. : Chez les beaux-parents)

Comédie

French Girl (V. F. : Chez les beaux-parents)

James A. Woods et Nicolas Wright

Zach Braff, Evelyne Brochu, Luc Picard, Antoine-Olivier Pilon

1 h 50

4,5/10