En l’an 33, à Jérusalem, Clarence, frère jumeau athée de l’apôtre Thomas, tente de reproduire les miracles de Jésus afin d’éponger ses dettes.

Si plusieurs personnages bibliques apparaissent dans la dernière offrande du réalisateur anglais Jeymes Samuel, frère de Seal et musicien connu sous le nom The Bullitts, ne cherchez pas Clarence dans le Nouveau Testament. Né dans la tête de Samuel, Clarence (LaKeith Stanfield) est un jeune homme vivant à Jérusalem qui sera témoin des miracles de Jésus (Nicholas Pinnock) et vivra, parfois à son corps défendant, des évènements semblables à ceux du Christ. Et l’on ne parle pas que de sa rencontre sur les rives du Jourdain avec Jean le Baptiste (David Oyelowo).

Ayant détruit le char du chef de bande Jedediah (Eric Kofi Abrena) lors d’une course avec son meilleur ami Elijah (RJ Cyler) contre Marie Madeleine (Teyana Taylor), Clarence se retrouve endetté. Son frère jumeau Thomas (Stanfield) l’empêchant de devenir le 13apôtre, il se lie alors d’amitié avec Barabbas (Omar Sy). Espérant faire un coup d’argent, Clarence jouera les faux thaumaturges avec la complicité d’Elijah et de Barabbas.

Après deux afro-westerns, They Die by Down et The Harder They Fall, Jeymes Samuel revisite le péplum biblique à travers le prisme de la culture noire. Avec un générique dans la veine des Dix commandements (1956), de Cecil B. DeMille, une haletante scène d’ouverture évoquant Ben-Hur (1959), de William Wyler, et des plans d’ensemble dignes de Jésus de Nazareth (1977), de Franco Zeffirelli, The Book of Clarence est bien plus qu’un pastiche réussi.

Improbable croisement entre La vie de Brian (1979), de Terry Jones, et Jésus Christ Superstar (1973), de Norman Jewison, The Book of Clarence n’est pas une comédie musicale à proprement parler. La musique et la danse y tiennent une place tellement importante, et les chansons illustrent si bien ce que vivent les personnages, qu’à tout moment on s’attend à ce que les acteurs chantent. Or, au-delà de ses airs festifs, The Book of Clarence véhicule une réflexion pertinente sur le racisme, laquelle ne tombe jamais dans la lourdeur ni le prêchi-prêcha.

Dominant avec une aisance conquérante une distribution d’un enthousiasme contagieux, le charismatique et talentueux LaKeith Stanfield s’avère aussi solide dans les scènes les plus cocasses que dans les moments les plus bouleversants. Chez les rares Blancs de service, mentionnons James McAvoy dans le rôle de Ponce Pilate et Benedict Cumberbatch, hilarant en prophète d’occasion.

The Book of Clarence est présenté en version originale anglaise.

En salle

Consultez l’horaire du film
The Book of Clarence

Comédie dramatique

The Book of Clarence

Jeymes Samuel

LaKeith Stanfield, RJ Cyler, Omar Sy

2 h 16

7/10