Une mère seule tente d’améliorer son sort en devenant représentante pharmaceutique. Alors que sa nouvelle profession lui apporte la richesse, des dilemmes moraux pèsent sur sa conscience.

Il y a un mois, dans notre critique de Dumb Money, nous écrivions que le genre « comédie dramatique relatant un phénomène complexe mais connu » est toujours en vogue. Pain Hustlers est le plus récent titre dans cette catégorie. Moins comique que la plupart, mais avec un traitement toujours léger, le film de David Yates se penche sur l’industrie pharmaceutique et la crise des opioïdes.

Le réalisateur, qui a passé les 15 dernières années dans le monde des sorciers de J. K. Rowling – et de Tarzan –, utilise des techniques populaires pour raconter l’histoire inspirée d’un livre d’Evan Hughes : arrêts sur image avec narration, scènes de type entrevue en noir et blanc, montage clinquant illustrant l’ascension au succès. Ni mauvais ni transcendant.

Le film se démarque par l’émotion qu’il suscite. On ne peut que compatir avec Liza Drake, jouée avec justesse par Emily Blunt (Sicario, A Quiet Place). Mère d’une adolescente épileptique, elle peine à payer les factures. Récemment mise à la porte du garage de sa sœur – où vit également sa mère (Catherine O’Hara, parfaitement imparfaite) –, Liza accepte l’offre de Pete Brenner (Chris Evans, correct) de se joindre à l’équipe des ventes de Zanna Therapeutics.

Non sans difficulté, elle convainc un médecin d’écrire une première ordonnance de Lonafen, puissant analgésique pour cancéreux. L’efficacité du médicament à base de fentanyl et la pratique de tactiques douteuses se transforment en de généreux chèques de paie pour elle et Peter. Leur ascension dans la compagnie du DJack Neel (Andy Garcia, inégal) est fulgurante. Ce dernier, qui se métamorphose graduellement en Howard Hughes, exerce une pression qui pousse les représentants de Zanna à forcer la main des médecins pour qu’ils prescrivent du Lonafen pour tous les types de douleur.

Un peu tardivement, le scénario de Wells Tower passe de l’avarice de Big Pharma aux ravages des opioïdes, toujours du point de vue de Liza. La vulnérabilité affichée par Emily Blunt nous convainc du malaise grandissant de son personnage. Le dénouement heureux se matérialise rapidement, surtout considérant le sérieux de l’enjeu. Les quelques longueurs au milieu du film auraient été mieux investies en temps en fin de parcours.

Combiné à la qualité des performances des acteurs, le récit de Pain Hustlers est assez divertissant et intéressant pour mériter un visionnement à la maison par une froide journée d’automne.

Pain Hustlers (V. F. : Marchands de douleur)

Drame

Pain Hustlers (V. F. : Marchands de douleur)

David Yates

Avec Emily Blunt, Chris Evans, Catherine O’Hara

2 h 02
Sur Netflix

6/10