En pleine représentation d’Ivanov à la Comédie-Française, un comédien meurt sur scène, victime d’un empoisonnement. Martin Rémi, autre acteur de la troupe et témoin du drame, est soupçonné du meurtre par la police. Et aussi pourchassé par une mystérieuse organisation criminelle. Avec une complice improbable, Claire, le jeune homme cherchera à élucider ce drame au cours d’un essoufflant périple à travers l’Europe.

Avec une affiche aussi attirante, on avait hâte de voir le troisième long métrage de Nicolas Pariser (Alice et le maire). Malheureusement, malgré un bon départ, l’intrigue du Parfum vert peine à garder notre intérêt durant près de deux heures.

Le film se veut un pastiche des enquêtes policières et des suspenses d’espionnage, avec une forte touche d’humour. Le réalisateur multiplie les références aux classiques. On pense à Hitchcock et à Agatha Christie, mais aussi à Hergé (il y a des clins d’œil à Tintin, aux Dupond/Dupont). Sauf que le scénario échevelé, voire tarabiscoté, de Nicolas Pariser n’égale pas l’art de ces grands maîtres. Son film hésite entre plusieurs genres, sans en maîtriser aucun.

Le parfum vert du titre représente une organisation criminelle. Celle-ci aurait infiltré la troupe de la Comédie-Française. Après la mort sur scène d’un membre de la compagnie, le très angoissé Martin Rémi (Vincent Lacoste vu dans Illusions perdues ; Astérix et Obélix : Au service de Sa Majesté) devient le principal suspect. Et les ennuis du jeune comédien ne font que commencer.

PHOTO FOURNIE PAR BIZIBI ET K-FILMS AMÉRIQUE

Vincent Lacoste dans Le parfum vert

Illusion comique

Martin sera enlevé par un mystérieux collectionneur de bédé, puis rencontrera dans une librairie Claire (Sandrine Kiberlain), une dessinatrice de bande dessinée qui a beaucoup trop de temps libre. Le duo se rendra à Bruxelles, au siège social de la Commission européenne, puis à Budapest, où la troupe française joue L’illusion comique, de Corneille. On verra alors de longs extraits de la pièce, pendant une représentation où a lieu une transmission cryptée d’un message par l’organisation secrète.

Or, le récit ne propose pas d’indices sur les motifs du groupe clandestin ni des liens entre les criminels, encore moins sur le profil des protagonistes. Même si au milieu du film, Claire et Martin ont une longue conversation, autour d’un plat de pâtes, sur leurs déboires amoureux. Tout sonne faux.

De rebondissements dans les trains de nuit, en poursuites dans les coulisses de théâtres, Martin finira par succomber au charme de sa partenaire d’infortune. Fin prévisible. Rideau sur fond de lumière bleu nuit...

Or, malgré l’immense talent des deux interprètes de l’Hexagone, le couple n’a pas à l’écran la chimie de James Stewart et de Kim Novak, par exemple. Il faut dire que le rythme poussif du film et la faiblesse des dialogues n’aident pas leur jeu.

Il reste le plaisir de voir ces deux acteurs talentueux évoluer dans les décors splendides de capitales européennes. Et l’allégresse de regarder le dénouement de l’enquête au son du premier mouvement de la Symphonie no 25 de Mozart. C’est déjà ça de pris.

En salle

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Le parfum vert

Comédie policière

Le parfum vert

Nicolas Pariser

Sandrine Kiberlain, Vincent Lacoste, Rüdiger Vogler

1 h 45

6/10