Les relations déjà un peu tendues entre un père et son fils, tous deux chefs d’orchestre réputés, se compliquent encore davantage quand l’un d’eux est appelé à diriger la Scala de Milan, rêve ultime du père pour couronner une longue et brillante carrière internationale.

Inspiré du long métrage israélien Footnote, lauréat du prix du meilleur scénario au Festival de Cannes en 2011 et finaliste aux Oscars l’année suivante dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère, Maestro(s) vaut essentiellement pour la rencontre au sommet entre Pierre Arditi et Yvan Attal. Plutôt que d’en faire des chercheurs universitaires travaillant sur la Torah, comme les personnages du film original de Joseph Cedar, Bruno Chiche (Je n’ai rien oublié, L’un dans l’autre) a choisi de transposer cette histoire de rivalité entre un père et son fils dans le monde de la musique classique.

La dynamique entre les deux hommes, dont on sent bien que la relation, sans être hostile, n’est quand même pas simple, est évoquée dès le départ quand Denis Dumar (Yvan Attal) remporte un prix aux Victoires de la musique classique en l’absence de son père François (Pierre Arditi). Ce dernier, lui aussi un chef d’orchestre réputé, a préféré ne pas assister au triomphe de son fils. Prise entre les deux, Hélène (Miou-Miou tire le meilleur d’un rôle plus périphérique) tente, comme toujours, de tempérer les choses entre un mari et un fils exerçant le même métier.

Les interprétations sont de tout premier ordre et la musique est ici utilisée à bon escient. Se déroulant dans un milieu élégant, le récit est cependant cousu de fil blanc, dans la mesure où tout l’enjeu du film repose sur un simple quiproquo. On apprendra en effet très vite qu’à la Scala de Milan, on s’est trompé de nom au moment d’entrer en contact avec le chef à qui l’on souhaite confier la direction artistique de l’auguste institution. Depuis qu’il a appris la nouvelle, François, pour qui il s’agit de la concrétisation du rêve d’une vie, flotte sur un nuage. Comment lui annoncer qu’en vérité, la Scala souhaite plutôt embaucher son fils ?

Qu’une organisation aussi sérieuse fasse ce genre d’erreur (qu’on attribue de façon trop pratique à une assistante) et laisse ensuite le soin à Denis d’annoncer la nouvelle à son père est d’emblée difficile à croire. Mais la façon dont le quiproquo est résolu l’est encore davantage. Cela dit, Maestro(s) se regarde néanmoins très bien, surtout grâce aux acteurs.

En salle

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Maestro(s)

Drame

Maestro(s)

Bruno Chiche

Avec Yvan Attal, Pierre Arditi, Miou-Miou

1 h 27

6/10