Astérix et Obélix partent pour une énième aventure, sauver cette fois l’impératrice de Chine. En chemin, ils croiseront des Romains, donneront des baffes à des pirates, et tout cela se conclura par un joyeux banquet, comme il se doit. Entre autres…

L’empire du Milieu, réalisé par Guillaume Canet, était attendu de pied ferme. Il faut dire que le pari était risqué, et élevé : on dit qu’il s’agirait de l’un des films les plus chers de l’histoire du cinéma français. Fruit d’une histoire originale, créée de toutes pièces, avec une nouvelle distribution (lire : sans Gérard Depardieu), loin d’être acquis. Plus casse-gueule, tu meurs, ou te retrouves devant le gros moustachu qui est tombé dans une marmite quand il était petit...

Et pourtant. Disons-le franchement : le résultat est loin d’être la catastrophe annoncée. Tout le contraire, en fait : on a plutôt une agréable surprise, un film duquel on sort le sourire aux lèvres, avec toutes sortes de gags, clins d’œil, doubles sens et autres jeux de mots en tête (comme les films français en ont le secret), à raconter plus tard aux copains. Même si non, sait-on, ça ne passera pas forcément à l’histoire. Pas comme le cultissime Mission Cléopâtre, disons.

Mais après le très moyen Astérix aux Jeux olympiques, qui nous avait littéralement découragée de l’ensemble du projet, cela se prend plutôt bien.

N’empêche. On entend d’ici les critiques de l’Hexagone crier à l’hérésie. Et c’est de bonne guerre. Là où les traditions ont la cote, on peut comprendre que cette mégaproduction et sa brochette de grands noms qui sentent le fric à plein nez ne plairont pas forcément à tout le monde.

Mais inutile pour autant de bouder votre plaisir. Pour cause. Le récit tient tout à fait la route (de la soie) et nous garde dans un univers connu, même si c’est un poil linéaire et évidemment prévisible. Mais quel Astérix ne l’était pas ?

Soulignons la délicieuse narration, confiée à Gérard Darmon, Amonbofis dans une autre vie, très heureux choix. Avec en prime une petite touche de modernité (Astérix qui souhaite réduire sa consommation de boisson et alléger son alimentation) et surtout de féminisme. Enfin arrivent ici des personnages féminins forts : on pense à l’impératrice, à la princesse, mais surtout à sa garde du corps (Tat Han, à l’impayable prénom).

Parlant de prénoms, impossible de passer sous silence tous les bons coups (Biopix, Épidemaïs, Deng Tsin Qin, sans oublier Remix), on les rit encore. Et tous ces judicieuses apparitions : Pierre Richard en Panoramix (on en aurait pris plus !), Philippe Katerine en barde, Angèle en Falbala, Zlatan Ibrahimovic en Antivirus, M en Remix (encore lui, on ne s’en remet pas), et tant d’autres.

Est-ce que c’est trop ? Sans doute. Est-ce que ça marche et ça surprend ? Assurément !

Quant aux personnages principaux, et même si on craignait le pire, force est de constater que Gilles Lellouche chausse fort bien les souliers d’Obélix, avec un regard et une moue qui séduisent d’emblée. Et Guillaume Canet, quoiqu’un brin plus effacé, fait aussi un excellent Astérix. Nos deux Gaulois sont des amis dans la vie et leur complicité transparaît.

Mention spéciale à l’excellent César (enfin un César sympathique, même vulnérable, du très bon Vincent Cassel), quoique sa Cléopâtre rie un peu faux à notre goût (Marion Cotillard).

Un mot pour finir sur l’excellente bande sonore, signée vous savez qui (Remix, par Toutatis !), qui donne du rythme à une production qui n’en manque vraiment pas.

En salle

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Astérix et Obélix : L’empire du Milieu

Comédie

Astérix et Obélix : L’empire du Milieu

Guillaume Canet

Avec Guillaume Canet, Gilles Lellouche, Vincent Cassel et tant d’autres

1 h 52

7/10