Un vieil artisan, Geppetto, sculpte une marionnette de bois qu’il nomme Pinocchio. Ce dernier rêve de devenir un véritable petit garçon, mais pour cela, il devra se montrer brave, généreux et digne de confiance. Le grillon Jiminy Cricket, recruté par la Fée bleue pour devenir la conscience de Pinocchio, a fort à faire pour protéger le pantin alors que celui-ci affronte le monde.

C’est une sombre lecture du conte de Pinocchio que propose le réalisateur Robert Zemeckis. Il base essentiellement son récit sur le célèbre dessiné animé de Walt Disney Productions, un chef-d’œuvre de 1940 qui contenait déjà sa part d’ombre, et non pas sur l’histoire de Carlo Collodi, parue en 1883.

Le film de Robert Zemeckis mêle les acteurs en chair et en os, comme Tom Hanks dans le rôle de Geppetto et Cynthia Erivo dans celui de la Fée bleue, et les personnages en images de synthèse, comme Pinocchio et Jiminy Cricket. L’arrimage se fait plutôt bien, mais pas toujours à la perfection.

Traditionnellement, le conte de Pinocchio est un récit de mise en garde : il vise à enseigner aux enfants qu’il ne faut pas mentir et qu’il ne faut pas se laisser séduire par les beaux parleurs. Dans le film de Robert Zemeckis, pratiquement tous les adultes sont méchants, à l’exception de Geppetto et d’une jeune fille qui viendra en aide à Pinocchio. Les enfants ne sont pas tellement plus sympathiques : ce sont des mauvais garnements, plus âgés, qui se dirigent tout droit vers la catastrophe. Il y a une certaine évolution par rapport au film de 1940 : il y a plusieurs filles parmi les vilains enfants, pas juste des garçons.

Une bonne partie de l’action se déroule dans la pénombre, ce qui accentue le caractère inquiétant de l’intrigue tout en offrant une esthétique parfois un peu gothique. Il y a des scènes amusantes, mais elles ne sont pas assez nombreuses pour détendre pleinement l’atmosphère.

Le film ne s’adresse donc pas aux jeunes enfants. Et pas aux adultes non plus : il y a bien des clins d’œil ici et là, mais ils ne sont pas légion.

Les enfants plus âgés pourraient apprécier l’histoire, qui ne connaît pas grand répit. Une péripétie n’attend pas l’autre. Pinocchio passe assurément quelques dures journées.

Fidèle à la tradition, Robert Zemeckis inclut un certain nombre de chansons dans Pinocchio. Si l’interprétation que fait Cynthia Erivo de When You Wish Upon a Star est particulièrement réussie, il faut admettre que Tom Hanks n’est manifestement pas un chanteur.

D’une certaine façon, le principal élément qui illumine le film est Pinocchio lui-même, un petit bonhomme d’une immense candeur qui mûrit au gré des évènements.

Guillermo del Toro proposera sa propre lecture du conte de Pinocchio dans un film d’animation qui devrait sortir en décembre sur Netflix. Il ne faudrait peut-être pas s’attendre à une version beaucoup plus guillerette que celle de Robert Zemeckis : le Pinocchio de Guillermo del Toro se déroulera dans l’Italie fasciste des années 1930.

Sur Disney+

Pinocchio

Film d’aventures

Pinocchio

Robert Zemeckis

Avec Tom Hanks, Joseph Gordon-Levitt et Cynthia Erivo

1 h 51

6/10