Synopsis : Camille et Georges sont les parents du petit Gary. Ils mènent une vie bohème, mais la réalité les rattrape quand la santé mentale de Camille devient fragile.

Bojangles, c’est le titre d’une chanson de Nina Simone, la préférée du couple en vedette dans le film de Régis Roinsard d’après le livre d’Olivier Bourdeaut.

Un doux parfum rétro enrobe le plan-séquence d’ouverture alors que Georges (Romain Duris) débarque tel un imposteur sur une terrasse aux abords de la Méditerranée dans une soirée mondaine coincée.

Il se fait passer pour un Roumain et descendant de Dracula avant de tomber sous le charme d’une femme à l’esprit libre, Camille (Virginie Efira), qui danse seule.

Duris adopte alors un faux accent roumain agaçant alors que sa façon de courtiser le personnage de Camille est dans l’affrontement et la théâtralité. Le tout sonne faux, ainsi que la scène en voiture qui suit au bord de la mer. Comme si le tournage avait eu lieu en studio et non à l’extérieur.

À la suite d’une nuit torride, Georges déclare son amour à Camille. Après un saut dans le temps de neuf mois et qu’ils sont devenus les parents du petit Gary (en hommage à Gary Cooper), on se met tranquillement à adopter le ton fantaisiste d’En attendant Bojangles. Après tout, c’est au cœur du propos du film de mettre un peu de folie dans nos vies rangées et prévisibles.

Gary vit auprès de parents amoureux comme au premier jour et insouciants (ils n’ouvrent jamais leur courrier et sont criblés de dettes). Soir après soir, c’est fête à la maison et Gary peut se déguiser en pirate et se faufiler entre les convives.

À l’école, Gary se fait accuser d’être menteur avec ses histoires qui sortent de l’ordinaire. « Ce n’est pas de ma faute si vous manquez d’imagination », lance-t-il à un camarade de classe qui l’intimide.

Sous ses apparences d’éternelle optimiste qui fuit la réalité – au point de retirer son fils de l’école et de considérer le travail comme du temps perdu –, Camille cache toutefois une santé mentale fragile…

Virginie Efira incarne admirablement son rôle de mère aimante et enjouée, consciente que son esprit s’embrouille, et Romain Duris joue avec brio son personnage de père à la fois inquiet et protecteur.

Si on adopte son ton fantaisiste (avant sa finale dramatique), En attendant Bojangles nous fait méditer sur de grandes questions, à savoir ce que cela signifie de réussir sa vie, mais surtout de protéger ceux qu’on aime.

En attendant Bojangles

Drame fantaisiste

En attendant Bojangles

Régis Roinsard (d’après le livre d’Olivier Bourdeaut)

Avec Romain Duris, Virginie Efira et Grégory Gadebois

2 h 04

6/10

En salle