À la mort soudaine de ses parents, un quadragénaire ayant toujours vécu à la montagne, à l’écart du monde, apprend avoir été adopté et part à la recherche de sa mère biologique. En ville, il doit apprendre à survivre dans une société dont il ignore tous les codes.

Créer intentionnellement de la magie dans une histoire est probablement la chose la plus difficile à tenter, surtout quand il faut ensuite la transposer en images dans un contexte plus réaliste. Clovis Cornillac, qui signe ici un troisième long métrage à titre de réalisateur (après Un peu beaucoup, aveuglément et Belle et Sébastien : le dernier chapitre), a visiblement voulu s’inscrire dans la mouvance du Fabuleux destin d’Amélie Poulain, mais la comparaison, hélas, n’est guère en sa faveur.

Avec ce personnage naïf qui se retrouve dans un monde où sa gentillesse est si sincère qu’elle en devient désarmante, Clovis Cornillac a souhaité apporter un peu de bienveillance dans un monde qui en a bien besoin. Empruntant le ton d’une fable, soignant grandement son film sur le plan esthétique (les scènes dans une grotte fleurie sont visuellement splendides), il franchit pourtant la frontière séparant le réalisme magique du trop-plein de bons sentiments.

Il en résulte un aspect un peu vieillot, un peu bancal, aussi. La métaphore de la décoloration du personnage, qui pâlit au contact du monde contemporain, est également un peu grosse. Même en allant chercher l’enfant intérieur qui sommeille toujours en nous, on a du mal à souscrire à cette proposition où tout est souligné à trop gros traits.

Restent les bonnes performances de Clovis Cornillac, qui joue lui-même le protagoniste, et d’Alice Pol dans le rôle d’une jeune femme touchée par tant de candeur. Signalons également la belle présence de Myriam Boyer, une actrice révélée dans les années 1970, grâce notamment à Jonas qui aura 25 ans en l’an 2000, d’Alain Tanner. Rappelons que la mère du cinéaste, dont la carrière couvre maintenant cinq décennies, a aussi tenu à l’époque un rôle dans Le vieux pays où Rimbaud est mort, du Québécois Jean-Pierre Lefebvre.

C’est magnifique ! est à l’affiche.

C’est magnifique !

Comédie fantastique

C’est magnifique !

Clovis Cornillac

Avec Clovis Cornillac, Alice Pol, Manon Lemoine

1 h 37

5/10

En salle