Sophie et Mathieu se rendent à Schefferville pour régler la succession du chalet du père de Sophie, ancien mineur dans la région. Sur place, Sophie retrouve Réjean, son oncle, ancien mineur lui aussi. Mais lorsqu’un évènement tragique impliquant Réjean se produit sur les lieux, le voyage prend une tournure insoupçonnée.

Coincés plus longtemps que prévu à Schefferville, Sophie (Christine Beaulieu) et son conjoint, Mathieu (Jean-Sébastien Courchesne), sont forcés de constater le gâchis laissé aux Innus et aux Naskapis par leurs ancêtres, 40 ans après la fermeture de la mine qui a fait déserter la région. Le premier long métrage de fiction de Sarah Fortin, drame intimiste dont le récit s’articule autour des perceptions des personnages, pose une question essentielle : comment faire pour réparer les torts subis par les autochtones au Québec ?

La caméra de la réalisatrice se pose, avec sensibilité, sur les environs de Schefferville et de Matimekush-Lac John, témoignant d’un amour sincère pour ces vastes étendues de la Côte-Nord. Le film est une véritable immersion aux abords du 55parallèle, qui passe habilement du micro au macro – les images du territoire contrastent avec les dialogues intimes et les scènes de proximité qui viennent accentuer l’impression de huis clos.

À la croisée des genres, le film rappelle tant le cinéma direct de Michel Brault que la poésie de Joséphine Bacon. Les maisons abandonnées et les trous de mines, sortes de cicatrices, évoquent l’histoire du territoire, introduite brièvement par un segment d’images d’archives qui ouvre le film, ancrant ainsi le récit dans le réel.

Dans le rôle de Sophie, Christine Beaulieu livre le jeu captivant et touchant qu’on lui connaissait déjà. La grande découverte : Jean-Luc Kanapé, acteur non professionnel recruté par Sarah Fortin à Sept-Îles pour le rôle de Jean-Louis. Même s’il n’avait aucune expérience de jeu, il est d’une étonnante crédibilité et interprète avec sobriété ce rôle prédominant.

Nouveau-Québec est une main tendue avec humilité, un film qui dépeint les relations entre autochtones et non-autochtones avec réalisme et sans lunettes roses, mais qui ne manque pas de montrer ce qu’il peut y avoir de beau dans la rencontre. Sans jamais tomber dans le drame racoleur, Sarah Fortin offre à travers les réactions de ses personnages des pistes de réflexion quant au rôle des non-autochtones dans la réconciliation.

En salle

Nouveau-Québec

Drame

Nouveau-Québec

Sarah Fortin

Avec Christine Beaulieu, Jean-Sébastien Courchesne, Jean-Luc Kanapé

1 h 37

7/10