Zoey et Paul Baker, propriétaires d’un restaurant, sont à la tête d’une famille recomposée multiraciale, qui compte 10 enfants et 2 chiens. Ils s’organisent bien, jusqu’à ce qu’une occasion d’affaires leur permette de déménager dans une maison plus spacieuse, dans un quartier cossu de Los Angeles.

Le roman Cheaper by the Dozen, écrit par Frank Bunker Gilbreth Jr et sa sœur Ernestine Gilbreth Carey, dans lequel ils racontent comment ils ont grandi au sein d’une famille de 12 enfants, au New Jersey, a frappé l’imagination. Une première adaptation cinématographique a été lancée en 1950, deux ans après la publication du livre. Puis une deuxième, réalisée par Shawn Levy et mettant en vedette Steve Martin et Bonnie Hunt, est sortie en 2003. Voici donc une troisième version, qui se veut différente et inclusive. L’intention est bonne, mais beaucoup de messages sont lancés à la fois, ce qui dilue la portée de plusieurs d’entre d’eux. Et les occasions de rire s’avèrent plutôt rares.

Le plus évident des thèmes abordés est le racisme, qui se manifeste de différentes façons et dont sont victimes certains membres de la famille. Cette dernière est très, très grande. La mère, Zoey Baker (Gabrielle Union), a deux enfants d’une union précédente et le père, Paul Baker (Zach Braff), en a trois, dont un ado d’origine sud-asiatique adopté à la mort de ses parents, alors qu’il était bébé. Ensemble, les parents ont eu deux couples d’adorables jumeaux. Le chiffre magique de 10 enfants (dans une famille de 12, en référence au titre du film) est atteint puisque les parents accueillent temporairement un neveu en attendant que sa situation familiale se régularise. Se greffent à l’ensemble les ex-conjoints de chacun des parents.

Paul Baker réalise son rêve quand il a l’occasion de déménager avec les siens dans une magnifique et immense maison, dans un quartier où l’arrivée d’une famille nombreuse (et multiraciale) fait sourciller. Avec le succès financier viennent de nouvelles responsabilités et des absences prolongées. Les problèmes qui surviennent donnent l’occasion d’aborder plusieurs questions comme le sexisme, les inégalités sociales et les préjugés. À cela se mêlent les difficultés d’être parent dans une famille recomposée, les défis de l’adolescence et la complexité d’accepter ses enfants comme ils sont. L’aînée des filles est par ailleurs en fauteuil roulant (bravo pour l’inclusion), mais on n’en sait pas davantage.

La réalisatrice Gail Lerner est pour la première fois à la barre d’un long métrage. Ses racines sont solidement ancrées dans le milieu de la télévision, où elle est scénariste, réalisatrice et productrice d’émissions (dont Black-ish) depuis 23 ans. Les deux scénaristes, Kenya Barris et Jenifer Rice-Genzuk Henry, ont aussi surtout travaillé en télé. Cheaper by the Dozen, destiné à être diffusé sur Disney+, est fait selon les conventions du petit écran, avec beaucoup de conversations et peu d’action.

L’histoire réserve peu de surprises, mais heureusement, les personnages sont sympathiques. Gabrielle Union (Bring It On, LA’s Finest) et Zach Braff (Scrubs) incarnent bien des parents débordés qui aiment visiblement leurs enfants et sont heureux dans le chaos qu’est leur vie. Mais trop d’enjeux, fort pertinents, sont abordés en trop peu de temps. Leur saga mériterait d’être suivie dans le cadre d’une série.

Présenté sur Disney+

Cheaper by the Dozen
(V. F. : Moins cher la douzaine)

Comédie

Cheaper by the Dozen
(V. F. : Moins cher la douzaine)

Gail Lerner

Avec Gabrielle Union, Zach Braff, Erika Christensen

1 h 47

5/10