À la suite d’un énième écart de comportement à son école, Cole, 15 ans, est renvoyé vivre chez son père Harp dans un quartier noir de Philadelphie. Miné par la criminalité et la pauvreté, l’endroit rassemble néanmoins de grands amoureux des chevaux. Auprès d’eux, Cole trouvera le chemin vers une vie meilleure.

La plus belle qualité dans le scénario de Concrete Cowboy est que les nombreux personnages sont, et demeurent, parfaitement imparfaits. Du début à la fin. Même dans la finale.

En fait, au terme de l’histoire, on comprend que le jeune héros Cole (Caleb McLaughlin) et tous ceux qui l’entourent ne sont pas sortis du bois. Ils ont encore des soucis. Ils ont encore bien des choses à régler. Mais ils sont solidaires et c’est pas mal tout ce qui compte.

Concrete Cowboy n’est pas, et de loin, le premier film où un cheval, un chien, un singe, un oiseau, une baleine ou tout autre sympathique animal permet à un personnage jeune, rebelle et au bord du gouffre de trouver le chemin de la rédemption. Donc, pour l’originalité du sujet, on repassera.

Mais pour la mise en scène, on peut ruer de bonheur tellement cette proposition est originale et remplie de belles idées. À commencer par la place que tiennent les chevaux dans l’histoire. Elle est centrale. Au point que le père de Cole a un canasson… dans son salon !

À travers les yeux de Cole, le spectateur va de surprise en surprise. Il va découvrir à quoi sont prêts les membres de la communauté dont fait partie Harp, le père de Cole, pour la survie de leurs bêtes et de leur quartier qui, si dépareillé soit-il, est leur chez-soi.

Tout ça est très beau, émouvant, troublant et inscrit dans un format « trash ».

Ce film indépendant mise sur plusieurs séquences nocturnes, des plans tournés à l’épaule, quelques scènes de violence sans compromis, mais aussi de beaux moments d’intimité qui, sauf exception, ne versent pas dans la guimauve. On pense à cette scène où Harp révèle à son fils pourquoi il l’a prénommé Cole. Prenant !

Et même si l’histoire se passe en pleine ville, tous les codes du film western sont là, comme le passage gauche-droite de la caméra sur les visages patibulaires des cowboys, la fusillade, l’homme recherché, le foulard remonté sur le nez…

Un film très complet. Du beau travail.

Offert sur Netflix

IMAGE FOURNIE PAR NETFLIX

Concrete Cowboy, de Ricky Staub

Concrete Cowboy

Drame de Ricky Staub

Avec Idris Elba, Caleb McLaughlin, Lorraine Toussaint.

1 h 52

★★★½