En vacances dans le nord de la Grèce, Beckett (John David Washington) et sa compagne April (Alicia Vikander) sont victimes d’un accident de la route. Seul survivant, Beckett est toutefois au mauvais endroit au mauvais moment. Témoin d’un rapt aux ramifications politiques et mafieuses, il doit prendre la fuite pour survivre.

Dur, très dur à croire, le scénario de ce thriller pourtant endiablé et campé dans un lieu on ne peut plus pertinent : la Grèce, où la population est aux prises avec des luttes sociopolitiques menant à des confrontations entre manifestants et forces de l’ordre dans les rues.

Très dur à croire parce que le personnage de Beckett traverse tellement de situations invraisemblables qu’on en vient à se dire que ça n’a pas de sens de survivre à autant de pièges. Un thriller se construit autour de quelques moments clés, de circonstances, de sorties de secours, où le héros profite, ou non, de ce qui se présente à lui. Or, c’est un art de faire surgir ces circonstances sans que les ficelles soient trop grosses. Justement, ici, ça ne passe pas du tout.

Dur à croire aussi parce que plus l’histoire avance, plus le bras gauche de Beckett accumule blessure par-dessus blessure. Comment peut-il réussir à faire tout ce qu’il fait pour rester en vie ? Encore là, c’est un grand mystère de la vie !

Difficile à croire parce que les mécréants à la poursuite de Beckett trouvent toujours les moyens de le retrouver sans que le spectateur ne sache trop comment ils arrivent à le faire. C’est grand, la Grèce ! Et c’est grand, Athènes, avec son dédale interminable de rues. Et pourtant…

En fait, même le comédien John David Washington (Tenet, Malcolm & Marie), qui incarne Beckett, ne semble pas trop croire lui non plus à cette histoire invraisemblable et livre une interprétation poussive.

Présenté il y a quelques jours en première mondiale du festival de Locarno et produit par Luca Guadagnino (le réalisateur de Call Me By Your Name), le film a en plus de la misère avec son accroche.

Les premières scènes destinées à nous faire sentir que Beckett et April vivent le plus beau moment de leur vie avant de sombrer dans l’enfer s’étirent indûment. Leur accident de la route est si terrible qu’encore une fois, on peine à croire que Beckett s’en tire aussi bien.

Il reste quoi pour nous plaire, alors ? Un montage assez nerveux pour donner du rythme au déroulement de l’histoire, des efforts louables dans la recherche de lieux d’une beauté inouïe, des passages en plongée et contre-plongée étourdissants.

Le film nous aura au moins donné l’envie de visiter l’arrière-pays de la Grèce. C’est bien, mais c’est peu.

Sur Netflix (version doublée en français et sous-titres français disponibles)

Beckett

Thriller

Beckett

Ferdinando Cito Filomarino

Avec John David Washington, Panos Koranis et Vicky Krieps

1 h 50

5/10