En 2257 sur la planète Nouveau Monde, une civilisation d’hommes tente de survivre à une guerre durant laquelle toutes les femmes ont péri. Les survivants sont affligés par le « Bruit », qui permet à chacun de voir ce que pense son entourage. Leur vie sera bouleversée le jour où une femme, Viola, survit à l’écrasement de son vaisseau spatial venu d’une autre planète.

Le chaos du titre de ce film principalement tourné à Montréal se reflète, pour les mauvaises raisons, dans l’ensemble de l’œuvre.

Dystopie, science-fiction, film d’anticipation, Chaos Walking est un film aussi mauvais et insipide dans son scénario tenant sur un bout de papier que dans sa mise en scène sans imagination et sa bouillie de références à toutes sortes d’époques, du western à la conquête spatiale en passant par le Moyen Âge.

Dans ce contexte, est-il nécessaire de préciser que l’interprétation des comédiens ne laisse aucun souvenir mémorable. Alors qu’aux trois acteurs principaux (Tom Holland, Daisy Ridley et Mads Mikkelsen) s’ajoutent d’autres pointures de renom (Nick Jonas, Demian Bichir, David Oyelowo).

L’idée de départ était pourtant prometteuse. Des gens trahis par leurs propres pensées, comme si tout le monde se promenait avec des phylactères au-dessus de la tête comme les personnages de bandes dessinées. Avouez que c’est pire que la menace de surveillance perpétuelle dans 1984.

Or, après ce départ intéressant et la mise en place de la situation, l’impression que le film cherche son chemin s’installe vite. Les survivants de la planète en sont réduits à vivre chichement. Ils cultivent la terre, se démènent pour canaliser l’eau, se promènent à cheval. C’est déjà un peu lent.

Tout dérape avec l’arrivée catastrophique d’un vaisseau spatial dont l’unique survivante, Viola (Daisy Ridley), rencontre Todd (Tom Holland), un garçon de son âge qui, en découvrant la carcasse du vaisseau, lâche un « oh my God » suivi d’un « holy shit ». Deux curieuses évocations judéo-chrétiennes alors que nous sommes sur une autre planète en 2257. Choix justifié ou cruel manque d’imagination ?

La suite est à l’avenant. Comme Viola possède des secrets qui risquent de remettre en question les pouvoirs de David Prentiss (Mads Mikkelsen), maire de la communauté, ce dernier et sa bande se lancent à ses trousses. En fuite avec Todd (quoi d’autre !) qui ne cesse d’être trahi par ses pensées amoureuses envers Viola (quelle surprise), Viola va surmonter les épreuves et tenter de communiquer avec les siens sur sa planète d’origine (comme E.T., finalement). Le film se résume à ça, une poursuite perpétuelle pimentée ici et là de rebondissements plus ou moins liés à l’histoire et aux dialogues insignifiants.

À l’exception de deux ou trois plans larges d’une beauté hallucinante, le film nous a laissé de glace.

En VSD sur toutes les plateformes de diffusion en format Premium.

AFFICHE FOURNIE PAR LES FILMS SÉVILLE

Science-fiction
Chaos Walking (V. F. Le chaos en marche)
Doug Liman
Avec Tom Holland, Daisy Ridley et Mads Mikkelsen
1 h 49
★★