Ayant quitté la Syrie après avoir participé à des soulèvements contre le président Bachar al-Assad, Adnan al-Mhamied, sa femme Basmah et leurs quatre enfants sont installés à Montréal où ils ont refait leur vie. Mais leur quotidien est miné par la peur de voir leurs proches, restés derrière, disparaître dans les purges.

Tous les parents voient leurs enfants grandir les yeux remplis d’espoir. Adnan, lui, a vu son fils grandir avec la peur au ventre. « J’ai eu peur qu’ils l’arrêtent », dit-il.

Ce « ils » renvoient aux alliés du président syrien Bachar al-Assad qui mènent une guerre sans merci aux forces rebelles depuis 2011, dans un conflit qui aurait fait plus de 380 000 morts selon un bilan dévoilé au début de 2020.

Adnan et sa famille vivent maintenant en paix à Montréal. Une paix toute relative, car leur vie est visiblement traversée par la peur de voir tous ceux laissés derrière aspirés dans la violence ou, pire encore, dans la mort.

La caméra de Pascal Sanchez nous donne le sentiment que même si la famille est unie, chacun vit ses émotions dans une certaine solitude. L’aîné joue au hockey seul sur une patinoire. La plus jeune des deux sœurs en âge d’aller à l’école ne trouve personne avec qui passer l’Halloween. Adnan est filmé de très près, de côté et à contre-jour lorsqu’il exprime peur et détresse, une façon de placer le spectateur au plus près de sa douleur. Quant à Basmah, elle est longuement cramponnée à son téléphone cellulaire dans l’espoir d’avoir des nouvelles fraîches de la famille.

IMAGE FOURNIE PAR L’ONF

Loin de Bachar, de Pascal Sanchez

L’approche narrative renvoie parfaitement à ce désarroi. Malheureusement, ça devient épuisant à la longue. Oui, cette situation est bouleversante. Oui, il y a quelques moments de joie, surtout à l’école. La lourdeur du propos écrase l’intention, excellente, du cinéaste de nous faire partager ce quotidien.

★★½

Loin de Bachar. Documentaire de Pascal Sanchez. Avec Adnan al-Mhamied et les membres de sa famille. 1 h 13.

> Consultez l’horaire du film