Une femme, divorcée et mère de trois enfants, traverse une crise identitaire et familiale après la mort de son grand-père algérien, pilier sur lequel elle s’était toujours appuyée jusque-là.

Le cinéma de Maïwenn laisse rarement indifférent. La façon qu’a la réalisatrice de faire écho aux émotions brutes — et parfois brutales — peut à la fois séduire et agacer. Polisse, son meilleur film, a obtenu le prix du jury à Cannes en 2011. Quatre ans plus tard, Mon roi a valu à la vedette féminine de son film, Emmanuelle Bercot, un prix d’interprétation. Son plus récent opus, ADN, qui a tenu l’affiche seulement deux jours en France avant que les salles ferment de nouveau leurs portes, fait partie de la sélection officielle du Festival de Cannes cette année.

ADN aborde le thème du deuil à travers la perte d’un être cher qui se trouve à être le seul point d’ancrage d’une famille autrement dysfonctionnelle sous tous ses rapports. Vient se mêler aussi la question identitaire d’une femme, Neige (interprétée par Maïwenn elle-même), qui cherche à en savoir davantage sur ses racines, algériennes dans ce cas-ci.

Le scénario a été écrit avec Mathieu Demy, un ami proche ayant récemment perdu sa mère (Agnès Varda), ce qui n’empêche pas Maïwenn de toujours mettre ses acteurs à contribution et de chercher la vérité d’une scène à travers leurs improvisations. Cela donne parfois des moments de grâce — il y en a quelques-uns dans ce film —, mais cette approche peut aussi engendrer une certaine complaisance dans l’émotion.

Maïwenn creuse les affres du deuil, mais elle aborde aussi la façon avec laquelle une famille doit « gérer » la mort d’un proche sur le plan pratique. Chacun ayant sa propre vision du disparu et de ce qu’il aurait souhaité, des désaccords surviennent rapidement. À cet exercice, Fanny Ardant brille de tous ses feux dans le rôle d’une mère toxique, fille du défunt. Louis Garrel, qui joue l’ancien amoureux de la protagoniste, amène avec lui un soupçon de légèreté.

Les admirateurs du cinéma de Maïwenn retrouveront dans ce film choral la même intensité que dans les opus précédents. C’est à prendre ou à laisser.

ADN sera offert sur Netflix le 26 décembre.

Drame
ADN
Maïwenn
Avec Maïwenn, Fanny Ardant, Louis Garrel
1 h 31
★★★½

AFFICHE FOURNIE PAR LE PACTE

ADN, de Maïwenn